La Chine tire l'économie de l'Extrême-Orient russe

Crédits photo : Reuters/Vostock Photo

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L'insatiable appétit de la Chine pour les matières premières s’avère un vecteur de développement formidable des infrastructures dans les provinces reculées de l'Extrême-Orient russe, ouvrant la région à l’installation de nouvelles entreprises

Avec ses milliers de kilomètres de forêts inexploitées et sa toundra enneigée, la région ne possède que 6,7 millions d'habitants, soit à peine une personne par kilomètre carré. Un chiffre dérisoire comparé aux 84 habitants par km2 dans la fourmillante province du Heilongjiang, située de l'autre côté du fleuve Amour, frontière naturelle entre la Chine et la Russie.

Mais le manque d'habitants de la Sibérie et de l'Extrême-Orient est compensé par son abondance en matières premières, veines de minerai de fer, métaux rares, or et charbon. Des biens nécessaires à la Chine pour d'approvisionner le moteur de sa croissance économique.

 

Les investisseurs chinois ont déjà mis en place 34 zones spéciales chinoises dans les principales régions de l'Extrême-Orient (région de l'Amour, territoires du Primorié et de Khabarovsk, et Birobidjan - la Région autonome juive), investissant au total 3 milliards de dollars. Un chiffre qui à comparer avec le million de dollars octroyé par Moscou pour ces régions en 2011, selon la presse russe.

 

Le gouvernement russe a déclaré qu'il souhaitait investir 100 milliards de dollars dans le développement de la région au cours des cinq prochaines années ; il affirme que que la Chine sera un partenaire clé dans la construction de routes, de chemins de fer et de ports.

 

« La Chine n'a jamais été intéressée par l'acquisition de blocs de contrôle de compagnies russes », commente Boris Krasnojenov, analyste du secteur métal et mines de Renaissance Capital. « Ce que veulent les Chinois, c'est garantir l'approvisionnement stable en matières premières dont ils ont besoin, et construire des infrastructures pour les conduire sur leur marché intérieur. C'est le modèle de développement qu'ils appliquent partout ailleurs ».

 

« Nous utilisons des travailleurs chinois pour développer nos mines. C'est gagnant-gagnant pour tout le monde », poursuit Svetlana Kostromitinova, spécialiste du secteur minier.

 

Pourtant, la méfiance perdure entre la Russie et la Chine, qui se sont opposés lors d'une guerre frontalière en 1969, et cet état d’esprit a longtemps ralenti la réalisation de nombreux projets financés par la Chine dans la zone frontalière russe. Un projet de pont sur la rivière connectant les villes de Blagovechtchensk et Heihei a été lancé en 2008, quand les deux pays ont délimité précisément leur frontière. L'intensification de la coopération économique provoquera un rapprochement dans les années à venir, estiment les analystes.

 

« Les investissements chinois sont les bienvenus dans cette zone. Tous les grands projets dans l'Extrême-Orient et en Sibérie nécessitent une infrastructure significative et le rôle de la Chine sera vital », estime M. Krasnojenov.

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