Je ne tombe pas souvent malade, mais si cela ce produit, c’est direct à l’hôpital. À Moscou, j’appelle mes amis médecins. Mais à Paris, je n’en connais pas. Et voilà que la douleur, apparue brusquement, devient insoutenable. Je compose le numéro des urgences.
- Comment ça ? Vous allez conduire
vous-même jusqu’à l’hôpital ?
- Exact. Je prends ma
bagnole. Donnez-moi juste l’adresse.
L’homme au bout du fil marque une
pause, espérant que je changerai d’avis. Il comptait envoyer une
ambulance. Mais je souffre tellement que je veux me mettre en route
immédiatement, pour ne pas avoir à attendre une minute de plus.
-
Les femmes russes sont capables de beaucoup plus encore - je ne
pouvais pas trouver plus idiot comme explication.
J’y étais en
dix minutes, puis j’ai attendu trois heures, puis les médecins ont
trimbalé mon pauvre corps d’appareil en appareil, tentant de
comprendre. Ils essayaient vraiment, mais en vain. Ils m’ont donné
un sédatif et m’ont renvoyée chez moi. La douleur se calmait, je
retrouvais ma bonne humeur, en attendant avec anxiété la facture.
Je n’en ai pas cru mes yeux ! La somme était insignifiante.
Médecine socialiste, a rigolé un de mes amis.
Mais le pire,
c’est que mes malheurs surviennent toujours pendant les vacances.
Une autre fois, j’ai senti tout à coup que j’allais mourir, là,
tout de suite. Mon cœur tambourinait, mes mains tremblaient, sueurs
froides. Rassemblant mes dernières forces, je rampe jusqu’à la
porte d’entrée. Mon concierge passait justement pour me poser une
question. En me voyant, il a sorti son portable pour appeler les
pompiers. J’ai protesté mais il était inflexible. Les pompiers
sont arrivés au bout de quelques minutes. Cinq magnifiques gaillards
m’ont immédiatement mise sous oxygène, pris mon pouls, allongée
sur le canapé et commencé à me poser toutes sortes de questions.
J’ai fait signe vers les chaises et fauteuils, mais ils m’ont
expliqué qu’ils ne devaient pas s’asseoir en mission. Toutes mes
tentatives d’offrir un café à mes sauveteurs sont restées sans
succès. Quand j’ai raconté que mon père était mort d’un
infarctus, ils ont cessé de réfléchir et ont appelé les urgences.
Cinq belles jeunes femmes ont débarqué cinq minutes plus tard. J’ai
été branchée à un cardiographe, en même temps on mesurait ma
tension, auscultait mes poumons, tenant la main sur mon pouls…
Tandis que j’agonisais, j’observais ces cinq beaux mecs et ces
cinq jolies filles. Un vrai plaisir. Ils échangeaient aussi des
regards, sans oublier leur travail. Quelle belle compagnie, si
seulement mon cœur ne menaçait pas de sortir de ma poitrine.
Finalement, il s’agissait juste d’une crise de panique. Ils
m’ont enroulée dans un plaid, m’ont fait boire une infusion,
prendre des calmants et, quand mon pouls s’est normalisé, sont
partis, tous ensemble. En ayant eu le temps, j’espère, d’échanger
leurs numéros de téléphone.
Natalia Gevorkyan est correspondante à Paris du journal en ligne gazeta.ru.
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