Titre : Le livre des brèves amours
éternelles
Editions : Seuil
Le Livre des brèves amours éternelles
s’inscrit dans la droite ligne des précédents ouvrages d’Andréï
Makine, La Femme qui attendait , La Vie d’un homme inconnu ,
L’amour humain où, déjà, l’auteur écrivait : « il n’y
a que l’amour pour sauver l’humain » . Makine persiste et signe
avec huit récits, souvenirs de moments de la vie du narrateur, de
l’enfance à l’âge mûr. Moments fugaces et pourtant essentiels.
Transporté par la fulgurante évidence de la force de l’amour,
celui qui les vit est posé au cœur du monde dans sa plénitude
d’humain, au-delà des enjeux misérables que lui proposent les
sociétés, totalitaires ou libérales, au-delà de l’espace, du
temps, de la mort, de la laideur du monde.
Instantanés
emblématiques de moments de vie qui mettent en scène des destins
sculptés dans la masse d’une société cruelle. Estropiés de la
vie, femmes inconsolables, amants séparés par le tourbillon de
l’Histoire ou Don Quichotte exsangue, tel Dmitri Ress que l’on
retrouve dans les premiers et derniers récits et qui s’épuise
dans un combat inégal contre une société qu’il divise en trois
catégories : « Les conciliants, les ricaneurs, les révoltés » .
Mais il y a aussi ceux qui, sans pour autant hurler avec les
loups, ne les combattent pas, car la haine est absente de leur cœur,
« ceux qui ont la sagesse de s’arrêter dans une ruelle et de
regarder la neige tomber, de voir une lampe qui s’est allumée dans
une fenêtre, de humer la senteur du bois qui brûle » .
Makine
évoque bien sûr la Russie soviétique, l’avenir radieux dont rêve
l’enfant, et qui ne viendra pas, la désillusion de l’adolescent,
les vies meurtries, ceux qui combattent « la servilité avec
laquelle tout homme en tout temps renie l’intelligence pour
rejoindre le troupeau » . On se situe dans l’universel, et
c’est l’homme qui importe. « Dans ce duel avec l’Histoire,
il ne peut pas y avoir de vainqueur » , t outes les sociétés
fabriquent des créatures serviles, mais chaque homme, dès lors
qu’il abandonne la quête d’un bonheur d’animal bien nourri,
est « capable de quitter la marche grégaire du défilé, ses
vociférations exaltées, ses emblèmes écrasants, ses mensonges »
et d’accéder au bonheur, dans le partage d’un moment humble et
essentiel.
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