Sommets lyriques... et abysses financières

La seconde scène de l’opéra de Saint-Pétersbourg n’ouvrira qu’en 2012 et pour un coût record de 472 millions d’euros. Crédits photo : Kommersant

La seconde scène de l’opéra de Saint-Pétersbourg n’ouvrira qu’en 2012 et pour un coût record de 472 millions d’euros. Crédits photo : Kommersant

La polémique persiste autour de la reconstruction du Mariinsky

 

Le Mariinsky, comme son grand rival le Bolchoï de Moscou, s’enlise dans une reconstruction interminable et frustrante pour les mélomanes. Sans parler des contribuables. Le gouvernement russe vient de redéfinir, début février, les paramètres budgétaires de l’aide fédérale consacrée à la reconstruction de la célèbre maison d’opéra dirigée aujourd’hui par Valéri Gherguiev. Il en ressort que l’ouvrage aboutira à l’opéra le plus onéreux du monde après celui d’Oslo (qui a coûté 612 millions d’euros).

 

On se souvient que l’architecte français Dominique Perrault, qui avait remporté l’appel d’offres en 2003, en avait finalement été écarté dans des conditions controversées en 2007, à cause de « retards ». Vladimir Poutine avait alors demandé à ce que la construction soit achevée pour mars... 2008. Le projet architectural de Perrault consistait en un vaste cocon asymétrique en verre et aluminium doré pour un coût de 175 millions d’euros.

 

Finalement, en 2008, Valéri Gherguiev et le ministre de la Culture Alexandre Avdeïev se sont aperçus que la « coupole dorée » de Perrault « jurait » avec l’architecture du quartier et ont opté pour un projet beaucoup plus sobre du cabinet d’architecture canadien Diamond and Schmitt.

 

Jack Diamond est réputé pour être très mélomane et soucieux avant tout de la qualité acoustique. Le projet canadien comprend des façades transparentes « afin de permettre aux gens d’avoir davantage confiance en eux pour s’y rendre ». Une conception anti élitiste destinée à rendre le théâtre populaire chez les jeunes.

 

La nouvelle scène de 2 000 places cohabitera avec les 1 600 places de l’ancien théâtre (appelé Kirov à l’époque soviétique) conçu en 1860 par l’architecte français Xavier Fabre.

 

Reste que 137 millions d’euros ont déjà été dépensés alors que le gros du travail n’a pas encore été entamé. Dans le meilleur des cas, Valéri Gherguiev devrait inaugurer la nouvelle scène au cours du festival des nuits blanches de 2012. Peut-être son talent aidera-t-il alors à faire oublier la gabegie.

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