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Lors du Salon de l’Agriculture à Paris, les hommes d’affaires russes ont conclu trente-trois contrats d’une valeur de 1,5 milliards d’euros.
Les Européens souhaitent investir dans l’amélioration des terres agricoles, de l’élevage et dans le développement des énergies alternatives. « Tout le meilleur sera apporté à la Russie », a déclaré la ministre russe de l’Agriculture Elena Skrynnik à l’issue de la signature des accords.
Selon elle, la technologie apportée par les partenaires européens permettra à la Russie d’entrer sur le marché international de la viande et de retrouver sa position sur le marché du blé.
Le thème de l’export a plusieurs fois été évoqué dans le discours de la ministre. Elle a ainsi déclaré que l’Office international des épizooties (OIE) aurait bientôt sa représentation régionale à Moscou. La collaboration entre les vétérinaires locaux et leurs collègues des 53 autres pays devrait aider la Russie à retrouver le chemin des marchés internationaux. La ministre de l’Agriculture estime que cette coopération permettra d’éradiquer la peste porcine africaine, une maladie sans effet sur la santé humaine, mais mortelle pour l’animal et dévastatrice pour l’industrie porcine. Tant que la Russie ne se débarrassera pas de ce fléau, les partenaires étrangers resteront méfiants à l’égard des produits comestibles russes.
Le Directeur Général de l’OIE, le Dr Bernard Vallat, a déclaré lors d’une rencontre avec la ministre russe Elena Skrynnik, que la peste porcine reste difficile à combattre car la maladie se transmet par le sanglier et il n’existe à ce jour aucun vaccin pour protéger les porcs. En outre, Bernard Vallat a confirmé l’idée que le virus de la peste porcine africaine aurait atteint le territoire russe par la Géorgie. Et d’ajouter que pour lutter contre la maladie, il faut établir « une chaîne d’ encadrement efficace au niveau national ». Selon Bernard Vallat, un bureau de l’OIE à Moscou est indispensable pour assurer la coordination des pays hors UE. Avant, ce rôle était joué par la Représentation régionale de Sofia, mais la Bulgarie est aujourd’hui membre de l’UE. Le but de cette opération pour l’OIE: harmoniser les services vétérinaires russes et étrangers, afin d’ouvrir des possibilités d’exportations pour la viande et autres produits animaliers russes. Elena Skrynnik a annoncé à Bernard Vallat que le Premier ministre russe Vladimir Poutine s’était déjà engagé à assurer le financement de la Représentation régionale de l’OIE à Moscou.
Outre ce volet vétérinaire des intérêts russes, la ministre de l’Agriculture a également évoqué d’autres contrats commerciaux signés à Paris, notamment concernant l’amélioration de la productivité des terres. Quant à la question de la lutte contre la hausse des prix des denrées alimentaires, Elena Skrynnik a rappelé la conception d’un programme de développement industriel pour la bonification des terres. Ce projet prévoit l’augmentation importante de la production d’alimentation animale et la culture des légumes sur des terres assainies, plus résistantes à la sécheresse et aux caprices météorologiques. Autre orientation stratégique évoquée : le développement d’une assurance agraire avec le soutien de l’Etat russe. Les experts pourront donc prochainement se familiariser avec la réforme législative qui sera accompagnée d’un fond fédéral de 5 milliards de dollars alloué par les autorités russes.
Concernant la lutte contre la hausse des prix alimentaires, Elena Skrynnik a rappelé que les interventions de l’Etat sur le marché intérieur des céréales ont déjà donné leurs premiers résultats positifs. Les prix se sont stabilisés et sont même descendus de 0,6 pourcent la première semaine des ventes, tandis qu’au même moment, le prix des céréales au niveau mondial a légèrement augmenté. Dans le cadre de ces interventions, les céréales se vendent entre 160 et 170 euros la tonne, soit 25 euros de moins que le prix du marché. Un signal pour les producteurs qui, selon la ministre, devrait protéger les agriculteurs d’une hausse des prix illimitée.
Elena Skrynnik s’est dite fière des exposants régionaux russes au Salon International de l’Agriculture. La péninsule de Yamal a apporté ses traditionnels rennes, et la République du Tatarstan, ses saucisses de cheval et son tchak-tchak. La ministre a particulièrement apprécié le stand composé des divers pains de la région de Moscou. Mais les Russes ont encore beaucoup à apprendre du Salon de l’Agriculture, en premier lieu savoir valoriser leurs produits…Avec la même fierté que les français lorsqu’ils présentent leurs fromages, saucissons, et sucreries.
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