Une large majorité des 30 000 touristes Russes ont tranquillement
continué de bronzer sur les plages égyptiennes malgré les efforts de
leurs voyagistes pour les rapatrier.
Émeutes ? Connais pas ! Seuls 30% des touristes auraient accepté d’écourter
leur séjour Égypte, alors que les opérateurs s’efforcent de convaincre
les vacanciers de rentrer au bercail, selon Maya Lomidze, directrice de
l’Union russe du tourisme.
Certains
Russes continuent à partir pour l’ Égypte, organisant leur voyage
indépendamment, sans passer par les voyagistes, a révélé la
porte-parole de l’association du tourisme Elena Tiourina.
L’État
n’a ordonné aucune évacuation, les touristes se voyant simplement
offrir la possibilité de changer leur billet de retour pour une date
plus proche.
Les touristes russes opposés au retour prématuré
seraient influencés par les Anglais, qui continuent d’affluer vers les
stations balnéaires de la mer Rouge, Hourgade et Sharm el-Sheikh,
estime Mme Lomidze. Mais peut-être est-ce l’inverse ?
Les cinq
principales compagnies touristiques ont déclaré avoir achevé de
rapatrier leurs clients autour du 7 février, a indiqué l’Union russe du
tourisme sur son site Web. Les cinq poids lourds de l’Union assurent
près de 90% des voyages , indique Er-Portal.ru.
Les acteurs plus modestes de la filière se sont également manifestés.
« Nous avons cessé les ventes
(de voyages en Égypte)
jusqu’à ce que la situation revienne à la normale »
, a déclaré le 4 février au
Moscow Times
un porte-parole de l’agence Elite Tours basée à Moscou.
L’
Égypte tente tant bien que mal de renouer avec la normalité après plus
de deux semaines de violentes manifestations politiques et de combats
de rue qui ont fait des centaines de victimes. Les banques reprennent
épisodiquement leurs opérations et l’opposition entame des négociations
avec le gouvernement, mais difficile de dire si cette trêve sera
durable.
Plus de 300 personnes ont été tuées et des dizaines
blessées depuis le 25 janvier, date à laquelle les manifestants ont
investi les rues pour exiger le départ d’Hosni Moubarak.
On n’a
constaté aucune violence dans les villes balnéaires, mais la qualité
des services offerts aux touristes est réduite, selon les voyagistes
qui précisent que certains hôtels avaient annulé le mode de
restauration « tout compris » pour les clients.
Les organisateurs
ont proposé des destinations alternatives comme la Turquie et la
Thaïlande pour les personnes ayant réservé des voyages en Égypte. La
Turquie est d’ailleurs la première destination touristique des Russes
devant... l’ Égypte.
Les conséquences de la « révolution du Nil »
sur l’industrei touristique russe sont difficiles à évaluer, d’autant
qu’Elena Tiourina qualifie la situation de
« sans précédent »
. Février est la saison basse (c’est aussi le mois le plus froid en
Russie), et la plupart des voyages vendus à cette époque sont à bas
prix. Mais sans doute faut-il plus qu’une révolution pour décourager
les Russes de partir ou les faire rentrer avant l’heure dans leurs
contrées septentrionales !
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