Crédits photo : AFP/East News
En gravissant la tribune afin de prononcer le discours d'ouverture du Forum économique mondial à Davos, en Suisse, le président Dmitri Medvedev avait fort à faire pour rassurer les hommes d'affaires du monde entier et réaffirmer l'image d'un pays sûr pour les investissements. Avant le forum, on spéculait sur la façon dont la délégation russe tenterait de calmer les inquiétudes suite à la récente condamnation de l'ancien PDG de Ioukos, Mikhaïl Khodorkovski, à sept nouvelles années de prison. Mais entre temps, un attentat à l'aéroport moscovite de Domodedovo a un peu plus ébranlé la confiance envers la Russie.
Les dirigeants russes étaient divisés quant à la façon dont le verdict de l'affaire Khodorkovski influerait sur la perception de la Russie lors du forum. Le conseiller économique de Dmitri Medvedev, Arkadi Dvorkovitch, avait déclaré la semaine dernière dans une interview que le verdict de l'affaire Ioukos forcerait les communautés d’affaires à se poser de « sérieuses questions » sur la pertinence des investissements en Russie. Mais le vice-premier ministre Igor Setchine, également président du conseil d'administration de Rosneft, a déclaré : « les assassins et les escrocs sont derrière les barreaux, il n'y a plus de chaos et les règles du jeu sont en place. Le business doit devenir plus transparent ».
« Les politiciens occidentaux sont très pragmatiques. Ils compatissent avec Khodorkovski, mais ils ne vont pas annuler de gros contrats en Russie à cause de cela », a déclaré Alexeï Pouchkov, professeur à l'Institut d'Étatdesrelations internationales de Moscou (MGIMO). « Ce n'est pas un sujet qui affectera sérieusement leurs décisions concernant les investissements en Russie », a-t-il déclaré.
Le PDG de la banque VTB Andreï Kostine a fait écho aux déclarations de M. Pouchkov, en ajoutant que le verdict préoccupait moins les investisseurs que la manière dont les tribunaux d'arbitrages tranchaient les conflits dans le domaine des affaires et défendaient les droits des actionnaires minoritaires.
Le chef d'AFK Sistema, Vladimir Ievtouchenkov, a déclaré qu'étant donné que le climat d'investissement pouvait être amélioré à l'aide de changements dans le système politique, ces problèmes n'étaient pas exclusivement liés à l'affaire Ioukos. « Le climat d'investissement dépend d'éléments politiques, mais je ne pense pas que nous devions exagérer les problèmes de façon disproportionnée, en les analysant à travers le prisme du procès Khodorkovski », a indiqué M. Ievtouchenkov.
Pour sa part, Medvedev a dévoilé un plan qui devrait selon lui rendre la Russie plus attrayante pour les investisseurs. Ses « Dix règles pour faire des affaires en Russie » comprenaient un programme de privatisation de la propriété publique, des allègements de l'impôt sur les revenus provenant d'investissements à long terme et la création de partenariats globaux par le biais d'échanges d'actifs dans le secteur énergétique. Seul le temps dira si les investisseurs ont été convaincus.
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