Avis de rafales créatrices sibériennes annoncé sur Lyon (+Diaporama)

Treize manifestations artistiques contemporaines sont programmées du 15 au 21 novembre. Crédits photo : prokhorovfund.ru

Le milliardaire Mikhaïl Prokhorov n’est pas rancunier. La dernière fois où son nom a fait la une des journaux lyonnais, c’était en 2007, lors de son arrestation par les policiers français à Courchevel. Soupçonné à tort d’être lié à un réseau de proxénétisme, il avait passé 48 heures en garde à vue dans les geôles lyonnaises. Pour faire oublier ce fâcheux incident et montrer que les hommes d’affaires russes ne sont pas dénués de culture, sa fondation offre un panorama exceptionnel de la production artistique actuelle de son pays.

C’est un événement sans précédent pour le public lyonnais, qui n’a jamais été aussi gâté en matière d’accès à la culture russe. Multidisciplinaire, la manifestation accueillera 80 artistes et proposera des représentations théâtrales (avec notamment la première en France des « Récits de Choukchine »), de la musique classique et contemporaine, de la danse, des expositions… et même un très sérieux colloque en présence d’écrivains et de spécialistes de la littérature russe et française. Accueillis par les grandes institutions culturelles de Lyon, ces événements seront pour la plupart présentés en exclusivité nationale.

Voire même mondiale dans le cas de Nicolas Lyovotchkine, dont les monuments visionnaires, objets hors du commun, seront montrés pour la première fois, avant même l’exposition prévue prochainement à Moscou. Les arts plastiques seront mis à mal dans une performance dadaïste des fameux « Sinie Nossy » [nez bleus, ndlr]. Moins radicale, mais venant du Grand Nord (Norilsk), une exposition conjointe de peintres russes et français présentera des œuvres créées en commun avec des élèves de l’orphelinat local et des scolaires lyonnais.

La Sibérie « occupe une grande place dans la mythologie culturelle et est devenue un centre de création »

Le Théâtre des Nations donnera un spectacle inspiré par les récits du célèbre écrivain sibérien Vassili Choukchine tandis que trois troupes russes brûleront (voir photos) les planches des meilleurs théâtres lyonnais.

La musique classique est aussi à l’honneur avec deux opéras de Rachmaninov (Aleko et Monna Vanna) à l’Opéra de Lyon. L’Orchestre national de Russie dirigé par Mikhaïl Pletnev et le « Studio de la musique nouvelle » d’Igor Dronov s’occuperont du genre symphonique. La scène électronique sera elle représentée par l’hilarant « Slam electro » de Iolotchnye Igrouchki.

En organisant ce festival dédié à la création russe d’aujourd’hui, la Fondation Mikhaïl Prokhorov entend offrir à la France une nouvelle vision de la Russie, loin des clichés qui opposent les deux cultures. Le festival « Sibérie Inconnue » est inscrit par le ministère de la Culture russe au programme officiel des événements culturels de l’Année croisée France-Russie 2010, dont il constitue l’un des temps forts. Il dresse le portrait d’une culture contrastée en associant des figures majeures de la scène russe indépendante et des artistes venus d’univers moins repérés. Pourquoi la Sibérie ? Parce qu’elle « occupe une grande place dans la mythologie culturelle de la Russie et qu’elle est devenue un centre important d’art contemporain du pays », explique un communiqué de la Fondation.

La force symbolique de cet immense territoire est évidemment moindre en Occident, mais elle n’a pas manqué d’inspirer dans le passé nombre de penseurs français, comme le Marquis de Sade, Alexandre Dumas ou Jules Verne. Cette « Sibérie inconnue » sera un excellent vecteur d’inspiration pour les artistes français du futur.

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