Renault-Nissan sur une plateforme russe

Crédits photo :  RG

Crédits photo : RG

Renault-Nissan compte utiliser la plateforme de la Kalina ( label d'automobiles russes présentés sur le marché depuis 2004) afin de produire le modèle ultra-économique Lada Granta, sur lequel les ingénieurs de l'alliance planchent actuellement aux côtés des spécialistes d'AvtoVAZ. Le PDG de Renault-Nissan, Carlos Ghosn, l'a annoncé lors d'une rencontre avec le Premier ministre russe Vladimir Poutine début novembre.

M. Poutine a approuvé la proposition : Nous saluons l’élargissement possible (si nous nous entendons sur ce point) de votre participation dans le capital de la compagnie .

Renault-Nissan est non seulement disposé à utiliser la plateforme russe, mais encore à prendre le contrôle d'AvtoVAZ : sa part passera de 25% actuellement à 50% plus une action.

Les analystes estiment cependant que l'usine russe est largement surévaluée et qu'il est peu probable que Renault-Nissan accepte de payer l'intégralité du montant, qui pourrait atteindre 600 millions de dollars (environ 435 millions d'euros).

De l'histoire ancienne

Le contrat en question est envisagé depuis 2008. L'éventuel élargissement de la part de Renault dans AvtoVAZ jusqu'au bloc de contrôle était déjà prévu quand la holding a acheté la minorité de blocage de l'usine russe. Mais l'accord avait finalement suscité les réticences de la partie russe dans un premier temps, puis des Français.

Pendant la crise, Renault a refusé non seulement d'augmenter sa part dans l'usine, mais en outre de financer AvtoVAZ, malgré tous les appels du pied de Vladimir Poutine.

Désormais, alors que les ventes d'AvtoVAZ sont revenues au niveau d'avant la crise (50.000 voitures par mois), Renault a décidé de rembourser avant terme ses dettes envers le gouvernement français, et les négociations ont repris.

Kalina ou Logan ?

La nouvelle Lada Granta ne fera pas concurrence à la Logan. Au sein de la gamme Renault-Nissan, les modèles basés sur la Kalina occuperont un niveau inférieur à celui de la Logan, et seront moins chers (entre 4.500 et 5.500 euros).

Les voitures seront principalement vendues dans les pays de la CEI, mais des exportations vers des pays tiers sont envisagées (Moyen-Orient, Afrique du Nord, Amérique latine et Asie du Sud-Est, où la Logan est populaire).

C'est la première fois qu'un producteur étranger s'intéresse à une conception russe. Renault-Nissan, comme d'autres géants automobiles, crée un modèle destiné aux marchés émergents, et a désormais la possibilité de recourir à une plateforme qui existe déjà, sans investir des centaines de millions de dollars dans sa mise au point.


Dans le cadre d'une utilisation des contenus de Russia Beyond, la mention des sources est obligatoire.

Ce site utilise des cookies. Cliquez ici pour en savoir plus.

Accepter les cookies