Professionnels russes au service de la France (+Diaporama)

L’Association Russe d’Entraide InterProfessionnelle (AREP) est la plus importante association de la diaspora russe en France. Depuis 30 ans, elle rassemble le potentiel professionnel des personnes d'origine russe dans l'Hexagone indépendamment de l'origine sociale, des convictions politiques ou des préférences idéologiques.

Crédits photo : Ask Images

« Notre idée était d'unir tout le monde, il fallait donc un thème neutre qui ne risquait pas déboucher sur des situations conflictuelles du type : deux Russes – trois avis. Nous avons fait le bon choix, car aujourd'hui l'association compte 850 membres. Elle s'est convertie en réseau européen et sert de maillon entre les générations et les représentants des différentes vagues d'émigration », estime un des fondateurs de l'AREP et actuel président de l'association, Michel Lebedeff.

En 1992, alors qu'il était premier directeur de Total à Moscou, M. Lebedeff a organisé une soirée de l'AREP pour les expatriés français d'origine russe. À sa grande surprise, il vit arriver également des Russes des États-Unis, d'Australie et de Hollande. Depuis, jusqu'à 150 « arepiens » issus de différents pays se réunissent chaque année dans la capitale russe à l'automne pour déguster des pelmenis, et pour mardi gras afin de faire bombance de blinis. Le tout chez l'un des membres de l'AREP, Rostislav Ordovski-Tanaïevski Blanco, qui préside la plus grande chaîne de restaurants de Russie, Rosinter. « Nous sommes liés par nos racines russes et un passé commun que nous n'avons pas choisi, c'est une complicité d'origine », assure Monsieur Lebedeff.

Pour les 30 ans de l'association s'étaient rassemblés des Russes de France, de Suisse, de Grande-Bretagne et même de Géorgie, comme Pierre Orloff, un Suisse d'origine russe qui occupe le poste de consul général de Belgique en Géorgie.

Pourtant, l'AREP n'est pas seulement un cercle d'initiés. C'est aussi un solide réseau de professionnels russophones dans les domaines d'activité les plus variés. Elle comporte les représentants d'entreprises cotées au CAC40, de hauts fonctionnaires d'État, des diplomates, des scientifiques, des banquiers, des ambassadeurs, et des chefs de grandes entreprises industrielles. 300 membres de cette association peuvent être sans hésiter classés dans l'élite économique et politique de la France.

« Nous provenons de lignées russes fameuses, qui possédaient une culture particulière, une éducation et une connaissance des langues étrangères. Les représentants de l'intelligentsia, de l'aristocratie et de la bourgeoisie forcés de quitter la Russie désiraient obtenir en France ce qu'ils avaient atteint dans leur patrie », raconte Alexis Grabar, petit-fils de deux académiciens, entrepreneur de renom vivant à Londres et représentant de la jeune génération de l'AREP. C'est précisément sous la pression de la jeunesse qu'en 2000, l'association a ouvert ses portes aux Russes de l'espace postsoviétique. « Nous voulons aider les jeunes Russes, qui ont, comme nous, des intérêts et des ambitions. Nous ne regardons pas leur généalogie, leurs diplômes de MBA ou de HEC et leur désir de travailler en France et dans d'autres pays européens suffisent. La filiale suisse de l'AREP compte déjà 40 membres et le cercle s'élargit », ajoute Alexis Libiss, étudiant en MBA à Lausanne.

Michel Lebedeff : « Nous sommes les adaptateurs entre  les « Slaves » et les « Cartésiens », nous savons comment faciliter le dialogue et la compréhension entre eux..."


L'ambassadeur de la Fédération de Russie en France Alexandre Orlov, venu féliciter les membres de l'association, a souligné qu'une des principales missions de ses membres était l'accompagnement des investisseurs français désireux de s'implanter sur le marché russe. Les consultants possédant une double culture, une connaissance des coutumes et de la langue russes, et possédant souvent une expérience de travail dans ce pays, fournissent une aide inestimable aussi bien à la partie russe que française dans la conclusion de contrats et la prise de décisions. L'ambassadeur a également fait remarquer que l'association pouvait aussi assumer un nouvel objectif : accompagner la Russie dans son processus de modernisation économique. « L'expérience accumulée par les spécialistes en France aurait été très utile lors de son transfert sur le sol russe », a assuré Alexandre Orlov.

Ce thème n'a pas échappé aux jeunes « arepiens », qui suivent attentivement la conjoncture sur le marché russe. Alexis Libiss: « Nous sommes un pont entre les entreprises françaises et russes. On voit apparaître actuellement en Russie des projets intéressants, comme Skolkovo, l'analogue russe de la Silicon Valley. Et nous devons aider les Français à y voir clair, à les convaincre de l'importance  de participer à des tels projets ».


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