Quand des étudiantes russes se déshabillent pour Poutine (+Diaporama)

On ignore si le calendrier glamour est arrivé jusqu'au Premier ministre, mais une chose est sure: il se vend comme des petits pains dans les supermarchés.

Douze jeunes femmes ont posé pour le calendrier : une par mois et par page. Chaque photographie est accompagnée d'une courte légende adressée au Premier ministre, faisant référence à un épisode de sa biographie récente: « Une troisième fois, ça vous tente?", « Les forêts ne brûlent plus. Moi, si!", « Je peux être votre copilote?", « Emmenez-moi dans votre Kalina (Lada, ndlr)", « Je n'ai pas besoin de cloche anti-incendie, j'ai besoin de vous!". Certaines sont plus générales : « Nous voulons toutes un homme comme ça!", qui évoque la chanson pop à succès sortie il y a quelques années : « Un mec comme Poutine ».

Une initiative apolitique

L'étudiante en deuxième année de journalisme Ksenia Selezneva, qui pose pour le dernier mois du calendrier, écrit: « J’aimerais vous féliciter personnellement. Appelez-moi ». Suit le numéro de téléphone de la jeune femme. Mais s'il venait à l'esprit du Premier ministre de prendre l’invitation au mot, il aurait peu de chances de joindre la demoiselle... Le correspondant d'Infox.ru a essayé de l’appeler pendant une heure. D'abord, le téléphone était éteint. Puis un homme a répondu en se présentant comme un ami de Ksenia, et il a conseillé au journaliste de joindre le responsable du projet.

Celui-ci, le porte-parole de la maison d'édition « Faculté » Vladimir Tabak, a déclaré dans une interview aux journaux en ligne: « C'est un projet absolument apolitique. Nous voulions simplement réunir de belles jeunes femmes et souhaiter un bon anniversaire à Vladimir Vladimirovitch », qui fête ses 58 ans le 7 octobre.

M. Tabak a reconnu que le lancement du calendrier était d’abord un coup marketing de la maison d'édition, mais il a affirmé qu'il ne s'attendait pas à un tel intérêt de la part des journalistes. Le porte-parole a dit ignorer si Vladimir Poutine avait déjà reçu son exemplaire ou non.

Pas de sanctions en vue

Tatiana Ianchina, étudiante en cinquième année de la Faculté de journalisme,, qui a posé comme miss Janvier, a expliqué à Infox.ru qu’elle avait été invitée à participer au projet par un ami qui avait déjà terminé ses études. « On m'a proposé de poser pour Vladimir Vladimirovitch, et je suis allée au shooting », a indiqué Tatiana. La pulpeuse mademoiselle Janvier a affirmé qu’elle ne savait pas que le calendrier serait publiquement accessible, mais pour autant, elle ne s’oppose pas à sa mise en vente. « Nous ne redoutions pas la colère de l'administration de la Faculté. Je crois que notre administration est sensée, et qu'elle est neutre envers les différents types de projets étudiants », a commenté la jeune femme.

« Nous ignorions l’existence de ce projet, cette initiative émane exclusivement des étudiants », a confirmé à Infox.ru Larissa Bakoulina, porte-parole de l'administration de la Faculté. Nous n'avons aucune raison ni d'approuver cette initiative, ni de la condamner ». Selon elle, aucune sanction ne sera adoptée contre les reporters en herbe suite à la réalisation du calendrier.

Cependant, le doyen de la « JourFak » Elena Vartanova trouve étonnant que des étudiantes en journalisme souhaitent son anniversaire au Premier ministre sur un support si peu correct, annonce le Service russe d'information. « Elles ont utilisé une marque qui ne leur appartient pas. Je ne peux que regretter que le nom de la Faculté de journalisme apparaisse dans cette initiative », a conclu Mme Vartanova.

De leur côté, les étudiants de la Faculté non impliqués dans le projet ont accueilli le calendrier avec froideur. « Je trouve ça inadmissible. Des jeunes filles intelligentes qui se déshabillent pour des raisons incompréhensibles, a commenté Kristina, étudiante en quatrième année. Une idiotie totale ».

Le calendrier a été tiré à 50.000 exemplaires. Il peut être acheté dans une chaîne de supermarchés de la capitale russe.



La bataille des calendriers

Six étudiantes, camarades de celles qui étaient apparues sur papier glacé en soutien-gorge et en minijupe, ont posé devant les appareils photos afin de réaliser un autre calendrier, celui-ci publié en ligne et doté d'une signification tout autre. Jouira-t-il de la même popularité auprès du public russe?

Le thème choisi est beaucoup moins glamour que celui du calendrier antérieur, mais des plus actuels : la liberté de la presse en Russie. De ce fait, le calendrier alternatif présente neuf questions en neuf photos. Cette fois, les étudiantes représentées ne prononcent aucune phrase osée. Ni regard, ni partie du corps aguichant le spectateur. Elles portent un manteau noir qui dissimule les formes du corps et ont un sparadrap sur la bouche. Ici, pas de message de félicitation à double sens. Elles interpellent plutôt le premier ministre du pays à l'aide de questions dures et directes, certaines gênantes. Un exemple: « Qui a assassiné la journaliste Anna Politkovskaïa?" (sur la photo), une question très à propos, qui surgit lors du quatrième anniversaire de sa disparition. (par Gabriella Persiani)




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