Yota bondit d’une technologie à l’autre. Crédits photo : Kommersant
Entretien avec son directeur général Denis Sverdlov, 32 ans.
Vous venez d’équiper la ville de Kazan en technologie LTE. Qu’est-ce qui a motivé votre passage du standard WiMax au LTE ?
Nous n’abandonnons pas le WiMax. Dans les villes déjà équipées en WiMax, nous gardons ce standard. Nous allons encore en installer 1000 stations base WiMax cette année. Par contre, toutes les futures villes seront équipées en LTE. Nous sommes satisfaits de WiMax, mais ce standard ne fonctionne pas bien sur les téléphones mobiles. Les fabricants de téléphones portables (Samsung, Apple, Nokia) ne veulent pas du standard WiMax. Le passage au LTE est un choix de l’industrie, ce n’est pas le nôtre.
Vous avez étendu votre réseau à une vitesse record…
Oui, nous n’avons qu’une seule année d’existence, mais notre réseau s’étend déjà à 5 villes russes, avec 1 000 stations-bases rien qu’à Moscou. Aucun opérateur 4G n’a bâti aussi rapidement que nous son réseau.
Vous vous lancez sur des marchés a priori peu attractifs comme le Pérou, le Nicaragua et le Bélarus…
La densité de population est cruciale pour nous. Or, 50 millions de personnes sont concentrées en Amérique centrale. Même dans les pays pauvres, il y a un bon pourcentage de la population - 10, 15 ou 20% - qui peut s’offrir l’internet sans fil. Les gouvernements de ces pays sont pressés d’attirer les investissements étrangers et savent que les télécommunications sont un secteur clé pour leur développement. Comme ils n’ont pas d’argent pour développer les infrastructures classiques, ils sont intéressés par les dernières technologies sans fil. C’est pourquoi nous recevons un soutien colossal dans ces pays-là.
Qui sont vos actionnaires et d’où viennent les fonds qui vous ont permis de croître aussi rapidement ?
Le fonds de placement Telconet, contrôlé par l’homme d’affaires russe Serguei Adoniev, détient 74,9%. « Technologies russes » en possède 25,1%. Au départ, et assez typiquement pour ce genre de projet basé sur les nouvelles technologies, ce sont nos propres actionnaires qui ont apporté le financement parce qu’ils y croyaient. Dès que nous avons vu en octobre 2009 les ventes dépasser les dépenses et, parallèlement, notre renommée devenir importante, nous avons reçu des propositions de grandes banques, y compris des françaises et des britanniques.
Quelle est la structure de votre dette ? Vos bénéfices sont-ils suffisants à ce stade pour rembourser en temps et en heure ?
Notre société est déjà rentable à l’heure actuelle. Nous sommes dès à présent capables de rembourser sans problème une dette importante simplement à partir de nos bénéfices. Nous avons une dette de 200 millions de dollars envers nos actionnaires, plus 100 millions de dollars envers les banques, soit un total de 300 millions de dollars. Nous prévoyons des revenus de 300 millions de dollars en 2010, et grâce à cette somme nous serons en mesure d’éponger nos dettes.
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