Silvinit, le premier producteur russe des engrais. Crédits photo : RIA Novosti
En août, l’oligarque et député Souleiman Kerimov a pris une participation dans les deux plus grandes mines de potasse russes, Uralkali et Silvinit, qui lui en garantit le contrôle. La potasse est le composant majoritaire des engrais. La Russie abrite les secondes réserves mondiales de ce minéral naturel, et la co-entreprise deviendra le second producteur mondial de potasse après le canadien PotashCorp. Kerimov agit avec la bénédiction du Kremlin, toujours ravi de voir l’émergence de « champions nationaux » russes capables de rivaliser avec les plus grandes multinationales de chaque secteur.
Les prix en forte hausse des céréales ont aiguillonné la frénésie de fusions-acquisitions dans le secteur des engrais. Durant la dernière semaine d’août, le groupe anglo-australien BHP Billinton a lancé une OPA hostile de 39 milliards de dollars sur PotashCorp.
Les effets de la consolidation du secteur et de la hausse des prix agricoles se font déjà sentir sur le marché des engrais, après l’augmentation par Uralkali de son cours au comptant d’environ 10% au 1er septembre. Une offre similaire avait été contrecarrée en février par une réaction agressive et une indiscipline des actionnaires de Silvinit.
Kerimov cherchera probablement à étendre son groupe à la Biélorussie, qui détient les troisièmes réserves mondiales de potasse. Début août, le premier vice-premier ministre biélorusse Vladimir Sematchko a reconnu que Kerimov allait probablement tenter une offensive sur BelarusKali. Ce dernier aurait déjà proposé 7,5 milliards de dollars pour 51% du groupe. Kerimov trouvera toutefois sur son chemin des rivaux chinois et indiens prêts à se battre pour Belaruskali.
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