Bolchoï techno (+Vidéo)

Laurent Garnier en concert à Moscou. Crédits photo : RIA Novosti

Laurent Garnier en concert à Moscou. Crédits photo : RIA Novosti

De l’électro au Bolchoï. L’année France-Russie aura tout de même occasionné quelques surprises. Laurent Garnier, le pionnier légendaire de la musique techno en France, est à Moscou. Samedi soir, à l’occasion de la fête de la ville, il a donné un concert gratuit sur la place de la Loubianka. On attend désormais de découvrir le 14 septembre sa dernière création : il a composé la partition du ballet « Apocalypse », mis en scène par Angelin Preljocaj, dont la première sera donnée au Bolchoï.

Laurent Garnier a déjà travaillé avec le danseur et chorégraphe Angelin Preljocaj – un ami – mais certes jamais sur commande du grand théâtre russe. Le musicien s’essaye depuis quelques années à de nouveaux décors; il est passé du terrain des raves aux fauteuils de l’Olympia ou de la salle Pleyel, à Paris. Il dit apprécier cette diversification, qui le force à se renouveler, tout comme ses contributions entraînent les salles de concert classiques à moderniser leur répertoire.

De la musique avant toute chose

« Music ! That’s why we came here ! », crie-t-il samedi soir depuis la scène à son public. De la musique avant toute chose ; Laurent Garnier est très clair auprès des journalistes : il ne parlera pas de politique, contrairement à plusieurs stars russes de la musique qui, à l’instar du rockeur Yura Shevchouk, affichent leur opposition à la politique du Kremlin. Il est venu pour le son. Les Moscovites battent des bras et des jambes en rythme, semblant l’approuver. Quelques jeunes soldats chargés d’assurer la sécurité de l’assistance semblent eux-mêmes apprécier ; ils marquent discrètement la mesure du genou. Laurent Garnier connaît son public : il s’est produit dans un club moscovite réputé en 2009, lors d’une tournée autour de son album «Tales Of A Kleptomaniac ».

Le personnage de Laurent Garnier est une figure du monde de la musique électronique. Fils de forain, sorti premier d’une grande école hôtelière française, il découvre sa vocation de DJ en Angleterre, alors qu’il accompagne l’ambassadeur de France à Londres comme valet de pied. En 1987, il débute dans le fameux club manchesterois « Hacienda », rendu célèbre par le film « 24 Hour Party People ». Il fait partie des initiateurs du mouvement rave. De retour en France, il développe la vie techno des clubs parisiens dans les années 1990. Son premier album sort en 1994 ; depuis, la musique de Laurent Garnier s’est teintée de diverses influences musicales, pop ou latines notamment, et chacun de ses enregistrements continue d’influencer la mode électronique pour plusieurs années.

En franchissant les lourdes portes du Bolchoï, il s’initie le temps d’un accord désynchronisé au monde des Anciens. « Cela me donne envie, non pas de faire véritablement de la musique classique, mais enfin, de m’y frotter. J’ai composé une sonate moderne pour piano. J’en suis content ». Au public de juger. La première de l’Apocalypse sera donnée à Moscou le 14 septembre, avant une tournée mondiale des danseurs du Bolchoï, qui débutera par la France.



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