Marché commun des grincheux

Les chefs d'État de l'Union douanière: Alexandre Loukachenko,Noursoultan Nazarbaïev et Dmitri Medvedev (de gauche à droite).Crédits photo : RIA Novosti

Les chefs d'État de l'Union douanière: Alexandre Loukachenko,Noursoultan Nazarbaïev et Dmitri Medvedev (de gauche à droite).Crédits photo : RIA Novosti

On a ignoré jusqu’au dernier moment si la nouvelle union pourrait fonctionner au grand complet, car ce n’est que la veille de l’accord que le président biélorusse Alexandre Loukachenko a annoncé la ratification des traités relatifs au code douanier. La principale revendication de Minsk était le maintien des avantageux tarifs russes à l’exportation vers le Belarus du pétrole et des produits pétroliers.

Loukachenko a fini par taire la question des taxes sur le pétrole importé de Russie, en se limitant à dire que « toute union entre les États proches et fraternels est faite pour le bien de ceux-ci. On avisera par la suite ». L’économie biélorusse dépend très fortement des livraisons énergétiques à des prix bien inférieurs au marché.

Autre question à l’origine des divergences mais résolue en faveur de Minsk : la Russie a accepté de maintenir les taxes actuelles sur les voitures importées de l’étranger par des particuliers. Ces tarifs préférentiels vont rester en vigueur au moins jusqu’au 1er juillet 2011. Les Biélorusses paient des taxes beaucoup plus faibles que les Russes, car le Kremlin veut protéger son industrie automobile, tandis que Minsk (comme Astana côté Kazakhstan) n’a plus rien à défendre sur ce terrain.

La ratification du Code douanier ne signifie pas que la Biélorussie a renoncé à ses revendications. Les différends existent toujours, indique Alexei Portansky de l’École des Hautes Études en Sciences économiques : « Ils ont convenu entre eux que le moment était mal choisit économiquement pour une dispute avec la Russie ».

Par ailleurs, le règlement de l’union douanière est conforme aux exigences de l’Organisation mondiale du Commerce et le groupe de travail conjoint continue ses démarches en vue de l’adhésion à l’OMC. Mais Moscou se réserve désormais le droit d’accéder en solo à l’organisation, laissant ses compères de l’union se débrouiller tout seuls.

Dans le cadre d'une utilisation des contenus de Russia Beyond, la mention des sources est obligatoire.

Ce site utilise des cookies. Cliquez ici pour en savoir plus.

Accepter les cookies