Ouvrir boutique à l’Ouest (+Diaporama)

Exposition de Dubossarsky & Vinogradovà la Gallerie Orel. Paris, 2007Crédits photo : Orel Art

Exposition de Dubossarsky & Vinogradovà la Gallerie Orel. Paris, 2007Crédits photo : Orel Art

Frustrées par un marché intérieur de l’art contemporain sous-développé et stagnant, quelques galeries russes se procurent des débouchés en ouvrant des succursales en Europe et aux États-Unis.

Depuis mars, deux galeries moscovites ont ouvert en Occident, et au moins deux autres ont le même projet, rejoignant Orel Art à Paris. Cette dernière a été fondée en 2001 par la Russe Ilona Orel, qui présente de grands artistes compatriotes, tels que Valery Kochliakov et le duo Komar et Melamid. C’était le premier espace de la capitale française à se spécialiser dans l’art russe. Huit ans plus tard, en 2009, Orel a ouvert une filiale à Londres.

Les filiales étrangères de ces galeries ont pour ambition de promouvoir l’art contemporain russe aux collectionneurs internationaux. Mais en s’implantant durablement à l’étranger, elles auront aussi la possibilité de travailler efficacement avec des artistes non russes, et de devenir à terme des acteurs de premier plan sur le marché de l’art international.

« Ouvrir un espace d’exposition en dehors de Moscou, telle est la nouvelle tendance parmi les jeunes galeries moscovites ambitieuses, qui se sentent à l’étroit ici : un groupe d’acheteurs réguliers réduit, peu d’artistes novateurs et dynamiques, et l’absence d’une infrastructure aidant les galeries à se développer », explique Marina Goncharenko, propriétaire de la galerie GMG, qui envisage aussi une expansion à l’international.

Le 15 mars, Art Kvartal est devenue la première galerie de Moscou à ouvrir un espace en dehors du pays, en choisissant Phoenix, dans l’Arizona, à cause de la scène artistique particulièrement vibrante de cette métropole du Sud-Ouest des États-Unis qui attire les riches collectionneurs américains. « J’ai besoin d’une galerie aux États-Unis, parce que 70% de mes acheteurs à Moscou sont des étrangers, surtout des expats », dit Alexandre Charov, le propriétaire.

« Très peu de Russes achètent de l’art contemporain, et la plupart préfèrent les antiquités ou les objets de luxe, voitures et yachts, parce qu’ils ont du mal à comprendre la valeur durable de l’art contemporain, et le fait qu’elle ne fera qu’augmenter avec le temps ».

« La Russie, ce n’est pas que du gaz et du pétrole à l’export, et les beaux arts ont toutes leurs chances de devenir un produit d’exportation important et lucratif », soutient Charov, un homme d’affaires moscovite qui a fait fortune dans la négociation de titres financiers. « Je vois que les collectionneurs étrangers, et je parle de gens qui s’y connaissent vraiment en art, ont une grande estime pour l’art russe ».

La galerie Regina a inauguré un espace sur deux étages dans le quartier Fitzrovia de Londres, le 29 avril. Le site va « présenter l’art international le plus fascinant et en même temps se concentrer sur les artistes reconnus et émergents de Russie et d’Ukraine », commente son propriétaire Vladimir Ovtcharenko. « Il y a plusieurs raisons pour lesquelles nous avons choisi Londres », explique-t-il. « D’abord, nous avons un groupe fantastique d’artistes russes que nous voulons montrer plus souvent au public international. Ensuite, de plus en plus de nos clients russes et ukrainiens vivent à Londres, et nous devons être là où ils sont, sinon, ils iront voir ailleurs ».

La galerie Heritage de Moscou, qui se spécialise dans l’art des artistes émigrés des années 1920 et l’art contemporain, prévoit également d’ouvrir un espace à Londres en automne.

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