La première centrale nucléaire de Turquie sera russe

La première centrale nucléaire aura une puissance de 1,2 GW.Photo de Nikolay Korolyoff

La première centrale nucléaire aura une puissance de 1,2 GW.Photo de Nikolay Korolyoff

La Russie a signé un accord de 20 milliards de dollars pour construire la première centrale nucléaire turque. Le nucléaire devient l’un des principaux produits d’exportation russes.
Le contrat comporte une singularité : l’Agence nucléaire d’État russe Rosatom sera le propriétaire et l’opérateur d’une centrale sur un sol étranger. L’accord, conclu après un appel d’offre, a été signé par le directeur général de Rosatom Seguei Kirienko, qui faisait partie de la délégation du président russe Medvedev, en visite officielle à Ankara le 12 mai. Le ministre turc de l’Énergie, Taner Yildiz, a indiqué après la signature, que le contrat sera soumis au Parlement turc pour la ratification au cours des dix prochains jours.

Le premier appel d’offre pour l’une des quatre centrales nucléaires a été lancé en septembre 2008. La première centrale, d’une puissance de 1,2 GW, sera construite à Mersin sur la côte méditerranéenne par un consortium entre la compagnie d’exportation détenant le monopole des équipements et des services nucléaires, Atomstroyexport, et la compagnie turque Park Teknik.

Le terrain pour la construction sera octroyé gratuitement par le gouvernement, selon The Moscow Times . En contrepartie, la centrale vendra la moitié de sa production énergétique à la compagnie publique Tetas pour un prix fixe, le reste étant destiné à être commercialisé selon les lois du marché. Par ailleurs, 20% de bénéfices iront au gouvernement turc.

La Russie caresse de grandes ambitions en vendant son savoir-faire nucléaire à l’étranger. À la tête de RosAtom depuis quelques années, Kirienko peut se targuer d’un nombre impressionnant de succès commerciaux.

Derrière les ressources naturelles, le nucléaire est devenu le plus important secteur d’exportation pour la Russie. Et ce qui est primordial, c’est que la technologie et les services nucléaires représentent l’un des rares secteurs d’exportation russes à forte valeur ajoutée. Le succès du nucléaire apparaît désormais comme la première réalisation concrète du plan gouvernemental de diversification de l’économie russe.
Cependant, le contrat turc n’est pas vraiment un accord d’exportation de la technologie nucléaire, mais plutôt un important investissement de Rosatom en dehors de la Russie. L’agence russe va dans un premier temps céder entièrement le site à une filiale, mais pourrait au final vendre 49% à des investisseurs privés. Selon Kirienko : « les investisseurs turcs sont très intéressés. Nous sommes également en pourparlers avec des investisseurs européens ».

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