Littérature
L’écrivain la plus célèbre de Moscou est sans conteste
Marina Tsvetaeva. Née en 1892 non loin de l’étang des Patriarches, son lyrisme suggestif est emprunt des paysages changeants de la ville. Elle fait l’eulogie des « petites maisons de la vieille Moscou » et écrit que pendant les années révolutionnaires, elle se promenait avec un ami « pareils à de solennels étrangers/à travers ma ville natale ».
L’immeuble où elle est née et l’église où elle épousa Sergei Efron ont disparus, mais la maison dans laquelle ils vécurent abrite aujourd’hui un musée. Un monument fut inauguré à la poétesse, de l’autre coté de la rue, en 2007.
Son amie,
Nadejda Mandelstam, veuve du poète Ossip Mandelstam, vécut pendant de longues années à Moscou et publia deux volumes autobiographiques, Contre tout espoir (1972 en français). Après l’arrestation et l’exécution de son mari en 1938 pour ses poèmes antistaliniens, Nadeja dut s’exiler et ne revint à Moscou qu’en 1964. S’était donné pour mission de sauver l’héritage poétique de son époux, elle avait appris tous ses poèmes par cœur.
ThéâtreEn sa qualité de ville extrêmement théâtrale, Moscou hébergea évidemment un grand nombre de grandes actrices, dont la grande star du Maly Teatr du XIXe siècle,
Maria Iermolova. A l’age de 16 ans, elle travaillait comme doublure, et devint célèbre du jour au lendemain. Konstantin Stanislavski Disait que c’était la meilleure actrice qu’il ait jamais rencontrée. Son élégante maison boulevard Tverskoï est aujourd’hui transformée en musée, où l’on peut voir un diorama de la place Théâtrale telle qu’elle fut à l’époque de la comédienne, ainsi qu’une reconstitution des loges avec costumes et maquillage.
L’épouse d’Anton Tchékhov,
Olga Knipper, vécut dans le quartier théâtral de la rue Glinichevski. Elle fut parmi les membres fondateurs du Théâtre d’art de Moscou (MKhAT) et interpréta, la première, Macha, dans les Trois sœurs, et Ranevskaïa dans La cerisaie. Tchékhov avait écrit le personnage de Macha en pensant à sa femme. Des photos d’elle sont exposées dans plusieurs musées de théâtre à Moscou, dont celui du MKhAT.
Dance et musique
L’un des monuments les plus impressionnants du cimetière Novodevetchi, où reposent de nombreuses célébrités russes, est celui qui s’élève sur la tombe de la danseuse
Galina Oulanova, née en 1910. Le bas-relief de marbre blanc tente de capturer sa grâce et son style si particulier. Le compositeur Sergei Prokofiev l’avait décrite comme « le génie du ballet russe, son âme insaisissable, sa poésie inspirée… », tandis que son collègue danseur Rudolf Noureev l’appelait « la plus grande danseuse du monde ». Son appartement, sur le quai Kotelnetcheskaïa, est un musée.
Les trois sœurs musicales,
Evguenia, Elena et Maria Gnesinne, pianistes distinguées, ayant fait le Conservatoire de Moscou, ont fondé la prestigieuse Académie de musique Gnesinne. Devant, une statue représente Elena au piano. À l’intérieur, un appartement-musée accueille des programmations de concerts remontant au XIXe siècle.
Sculpture
Deux sculptirces soviétiques ont laissé des traces très différentes à Moscou. L’œuvre la plus célebre de
Vera Mukhina, les gigantesques Ouvrier et Kolkhozienne, a été restaurée il y a peu à l’entrée nord du Centre panrusse des expositions. A l’origine, la statue de 25 m de hauteur en acier inoxydable avait été créée pour l’Exposition universelle de Paris en 1937. Dix ans plus tard, le couple métallique devint l’effigie de Mosfilm. Le pavillon qui sert de piedestal à la statue aujourd’hui devrait devenir un hall d’exposition, alors que l’atelier délabré de Mukhina, rue Pretchistinka, abritera un musée consacré à l’artiste.
L’atelier
d’Anna Goloubkina, non loin de là, rue Bolchoï Levchisnki, avait été transformé en musée dès 1932. Ses œuvres impressionnistes, remarquables, incluent des bustes de Tolstoï et Lermontov. Son ouvrage le plus célèbre est le bas-relief au dessus des portes du MKhAT.
Art
Beaucoup d’œuvres des femmes artistes sont exposées aux galeries Tretiakov. « L’ancienne », dans la rue Lavrouchenski, abrite les peintures les plus fameuses de
Zinaida Serebriakova, d’intimistes scènes familiales, son merveilleux autoportrait à la coiffeuse. La nouvelle Tretiakov, sur le Krymski Val, présente les toiles d’avant-garde, hautes en couleur, de la peintre
Natalia Gontcharova, parmi de nombreuses autres artistes femmes de la Russie postrévolutionnaire.
Au coté des femmes artistes, un nombre croissant de femmes dirigent des galeries d’art à Moscou. L’une des inaugurations les plus éclatantes de ces derniers temps fut celle du prestigieux Centre de culture contemporaine « Garage », de
Daria Joukova, dans un vieux parc de bus reconverti.
Politique
La Russie du XVIIIe siècle a connu des dirigeantes puissantes, comme Catherine II. Celle du XXe avait des femmes prêtes à mourir pour leurs idées. La jeune révolutionnaire
Zoïa Kosmedemianskaïa, exécutée par les Nazis en 1941 et première femme à avoir été appelée Héros de l’Union soviétique, est commémorée à la station de métro Partizanskaïa (Des partisans), par une statue, et dans une banlieue Nord de Moscou, par une rue. Ses dernières paroles furent « Je n’ai pas peur de mourir. Je suis heureuse de mourir pour mon peuple ».
Les femmes ont continué à exercer le pouvoir, souvent en coulisses.
Raïssa Gorbatcheva fut une première dame inhabituellement sociable et présente publiquement, ce qui ne manqué pas d’influencer l’image de l’URSS à l’étranger. Sa tombe, toujours au cimetière Novodevetchy, est toujours recouverte de fleurs, ce qui témoigne de la popularité dont elle jouit à ce jour. Un monument tout aussi élégant a été élevé à l’épouse de Lénine,
Nadejda Kroupskaïa, sur le boulevard circulaire.
Religion
La princesse Élisabeth, canonisée plus tard comme
Sainte-Élisabeth Romanova, fonda le couvent de Marthe et Marie en 1909. Le monastère abrite l’une des plus belles églises de Moscou dédiée à l’Intercession de la Vierge, dans le style art nouveau. Une statue d’Élisabeth s’élève à coté de l’église.
Matriona Nikonova est une autre sainte célèbre du XXe siècle. Née aveugle dans un misérable village, elle fut dotée d’un don de voyance divine et de pouvoirs curatifs. Une légende raconte que Staline lui aurait rendu visite en secret et qu’elle lui aurait prédit que Moscou ne tomberait pas aux mains des Nazis. Elle est ensevelie dans l’église du Voile protecteur au monastère de l’Intercession de Moscou (Pokrovski), et extrêmement vénérée à ce jour.
Adresses
La maison-musée Marina Tsvetaeva,
6 Borisoglebsky Per.,
Tel: 203 3543
Métro Arbatskaya
La maison-musée Maria Yermolova,
11 Tverskoi Bulvar,
Tel : 290 5416
Metro Tverskaya
Musée du Théâtre d’art MkhAT,
3a Kamergersky Per.,
Tel : 329 0080
Metro Teatralnaya
Appartement mémoriel Galina Ulanova,
Appt 185,
1/15, Kotelnicheskaya Nab.
Tel : 915 4447
Metro Taganskaya
Académie de musique Gnesine,
30-36, Povarskaya Ul.,
Tel : 290 4505
Metro Arbatskaya
L’ouvrier et la kolkhozienne,
Entrée nord du VVT
Métro VDNKh
Musée-Atelier Anna Golubkina,
12 Bolshoi Levshinsky Per.,
Tel : 201 5682
Metro Park Kulturi
Garage: Centre de culture contemporaine,
19A Obraztsova Ul.,
www.garageccc.com/eng
Métro Novoslobodskaya
Couvent Marthe and Marie,
34 Bolshaya Ordynka Ul.,
Tel : 952 0470
www.mmom.ru/
Métro Polyanka
Monastère de l’Intercession (Pokrovski)
58, Taganskaya Ul,
Metro Proletarskaya
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