Les étudiants en fête

Le vaste programme de l'Année de la France en Russie et de la Russie en France a été lancé sur les rives de la Seine. L'inauguration officielle aura lieu plus tard, au début du mois de mars, elle est liée à la visite du Président de la Fédération de Russie Dmitri Medvedev en France.
Hier, dans le Centre de Russie pour la science et la culture, dans le 16e arrondissement, un forum des étudiants de Russie et de France a été organisé par l'agence fédérale russe pour la Coopération internationale. Le forum a rassemblé plus de 250 étudiants et de responsables des plus grands établissements d'études supérieures des deux pays. Il a été inauguré par le chef de l'agence fédérale russe, Farit Moukhametchine. Sergueï Narychkine, chef de l'administration présidentielle russe, a prononcé le discours d'accueil :

"L’ouverture de l'année croisée par cette rencontre des étudiants de nos pays est symbolique. Vous avez beaucoup d'énergie créatrice et un esprit ouvert au monde. Vous êtes libres de préjugés et je suis sûr que vous pouvez proposer de nouvelles approches permettant d'enrichir le dialogue entre la Russie et la France."

Le discours, du côté français, a été prononcé par Elisabeth Barsacq , représentante du Ministère des Affaires Étrangères. Elle a déclaré que les gouvernements des deux États ont les mêmes positions et soutiennent les échanges étudiants. La France accorde une grande importance au développement des relations polyvalentes avec la Russie, un partenaire important dans les relations internationales.

Le Gouverneur de Saint-Petersbourg Valentina Matvienko, le Représentant spécial du Président de la Fédération de Russie pour la coopération culturelle internationale, Mikhaïl Shvydkoy, le directeur de l'Agence fédérale pour la Presse, Mikhaïl Seslavinski, des personnalités publiques et des hommes d'affaires russes ont également participé à la cérémonie d'ouverture.

Au programme du forum, une conférence-débat entre les recteurs et les présidents d’université, qui ont discuté sur les voies d'intégration de la science et de l'enseignement dans les écoles supérieures des deux pays. Les étudiants, de leur côté, se sont répartis en tables rondes pour attaquer tout un ensemble de sujets à l'ordre du jour, de la formation du personnel du secteur énergétique à la politique nationale dans le domaine de l'emploi.

Une attention particulière a été portée à la table ronde des étudiants de l'Institut National des Relations Internationales de Moscou (MGIMO) et de l'Université Nationale de Moscou (MGU). Ils ont proposé à leurs homologues de l’Institut des Études Politiques de Paris et de la Sorbonne de simuler une discussion de la commission de UNESCO sur la lutte contre la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance. La discussion a eu lieu au siège de l'organisation internationale. Elle a été brillante et a attiré l'attention du Directeur Général de l’UNESCO, Irina Bokova, qui, avec quelques-uns de ses collègues, a assisté à l’exercice.

Avec le forum des étudiants, l’Institut des Études Politiques a accueilli la rencontre des intellectuels des deux pays. Du côté français, les discussions ont été animées par Hélène Carrère d'Encausse, présidente de l'Académie Française, l'écrivain Erik Orsenna, l'économiste Georges Sokoloff. Du côté russe, le directeur de l'Institut de l'histoire universelle de l'Académie des Sciences de Russie et académicien Alexandre Tchoubarian, le directeur de l'institut de la philosophie de l'Académie des Sciences de Russie Abdousalam Gousseinov, les politologues Viatcheslav Nikonov et Fedor Loukianov et d’autres.

Le soir, après la conférence de presse donnée par les organisateurs russes et français de l'Année croisée, l'orchestre du Mariinski dirigé par Valéry Gergiev a donné un concert à la salle Pleyel. Pendant que le public raffiné se délectait des symphonies de Tchaïkovski, les jeunes se sont rendus dans une discothèque parisienne réputée, le « VIP-room », pour fêter le jour des étudiants russes, la Sainte Tatiana.

Lors du lancement du programme les correspondants de Rossiïskaya Gazeta ont rencontré le commissaire général de l’Année croisée, Nicolas Chibaeff. Sa réponse à la question quels sont les objectifs des organisateurs de l'année croisée, était la suivante :

"Nous espérons relancer les relations bilatérales, il faut les enrichir, leur donner une nouvelle dimension. L'exposition phénoménale « La Sainte Russie « au Louvre permettra aux français de mieux connaître l'évolution de l'art et de la civilisation russe en général pendant huit siècles, de la Russie de Kiev jusqu'à l'époque de Pierre le Grand. Et d'un autre côté, approfondir la connaissance de notre patrimoine commun, et sur cette base, raconter ce que représentent la Russie et la France contemporaines. Et enfin, repousser les frontières de la coopération franco-russe dans différents domaines, y compris grâce à l'introduction dans cette coopération de nouvelles générations."

Ce qu'attendent de cette rencontre à Paris les étudiants et les présidents des universités:

Juliette Rabat, étudiante de l'Institut des langues orientales et de la faculté de philosophie de la Sorbonne :

"L'année dernière j'ai passé trois mois à Saint-Pétersbourg. J'ai donné des cours de français en étudiant en parallèle la langue russe. Je retournerai bientôt en Russie pour un stage dans le journal Le Courrier de Russie. Le forum me donne une magnifique occasion de rencontrer des personnes qui travaillent dans le domaine de la coopération franco-russe."

Elena Fedorova, étudiante en 5ème année de la faculté de droit de MGU - École Supérieure de l'Economie :

"Je participe à une table ronde qui traite des problèmes des marchés de l'emploi en temps de crise. Les approches sont différentes. J'espère savoir comment cela se passe en France. Et plus généralement, je voudrais connaitre les préoccupations et la vie des étudiants français. J'espère également visiter l'Université Paris-1 Panthéon. Nous avons un programme d'échange avec eux et prochainement, je l'espère, je pourrai venir y faire un master."

Jacques Fontanille, président de l'Université de Limoges, vice-président de la Conférence des présidents des universités de France :

"Du point de vue général il me semble qu'actuellement nos relations ne sont pas suffisamment développées. Elles manquent de dynamisme. La rencontre des présidents des universités des deux pays organisée dans le cadre du forum des étudiants présente donc une merveilleuse occasion pour nouer des relations, d'un côté, mais également de fixer des voies d'activité commune. Et ces voies peuvent être nombreuses. Par exemple, la création de groupes de recherche communs dans les différentes filières avec, par la suite, le soutien de mémoires de maîtrise ou de thèses de doctorat. Nous avons une grande expérience de coopération avec les universités dans d’autres pays. Elle pourrait également servir en Russie."

Igor Maksimtsev, recteur de l'Université de l'économie et des finances de Saint-Pétersbourg :

"Cela fait déjà 20 ans qu'on collabore avec les universités françaises et il faut dire que depuis tout ce temps ils nous ont beaucoup aidés. Actuellement, nous avons mis en place le programme franco-russe de maitrise en économie et gestion. De nombreux étudiants reçoivent des diplômes français. Si, jusqu'à présent, le vecteur de la collaboration était plutôt tourné vers nous, nous désirions le retourner, car nous avons un grand nombre de projets et notamment dans le domaine énergétique, capables d'attirer les étudiants français. Nous sommes prêts à les accueillir pour qu'ils apprennent la langue et l'économie russe."

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