Échange de bons procédés?


L’État-major général est prêt à payer pour sauver Avtovaz

Ce sont le climat et l’écologie qui préoccupent la France. La Russie, elle, est surtout intéressée pas les technologies et les investissements français. Près de la moitié du cabinet des ministres s’est déplacée avec Poutine à Paris, alors qu’une grosse partie de la délégation est composée par des entrepreneurs russes.

Les bruits de couloir sur un éventuel raccord de la France au Nord Stream n’ont été ni confirmés ni infirmés par notre source dans la délégation officielle russe. En revanche, il n’y a aucun doute sur la participation de Renault dans le sauvetage d’Avtovaz. Le contrat est déjà rédigé et doit être signé durant la visite de Vladimir Poutine à Paris. Comme prévu, le document finalise les conditions et le schéma de la modernisation d’Avtovaz, y compris les mécanismes des investissements supplémentaires de Renault dans l’usine russe. Le constructeur français s’était toutefois déclaré prêt à apporter des technologies, non des liquidités. Cependant, les menaces du gouvernement russe de réduire les parts d'actions de Renault ne laissa pas le choix aux Français. Les dettes d’Avtovaz devraient atteindre 850 millions d’euros à la fin de l’année. Il n’est pas exclu, également, que Renault ait eu à subir une pression du gouvernement français, qui voudrait vendre à la marine russe des porte-hélicoptères « Mistral ». L’État-major général russe doit encore se prononcer définitivement sur l’utilité d'acheter le navire et les plans pour la construction de trois porte-hélicoptères sur les chantiers russes. Plus d’un milliards d’euros sont en jeu. Bien que la coopération technique et militaire ne soit pas à l’ordre du jour, ces questions seront certainement abordées, nous a confirmé notre source au sein de la délégation.

Igor Naumov

http://www.ng.ru/economics/2009-11-27/1_genshtab.html




Avtovaz s’échappera par le conduit

La Russie veut appâter la France par ses ressources énergétiques.

Officiellement, les accords signés aujourd’hui ne devraient porter que sur la participation de Renault dans la modernisation d’Avtovaz. Cependant, l’Ambassadeur russe en France, Alexandre Orlov, a déclaré hier qu’il s’agissait d’une « augmentation de la participation ». Et le vice-président du gouvernement russe, Youri Ouchakov, cité par Reuters, a précisé que le document sera consacré aux « principales conditions de la restructuration d’Avtovaz. »

Nos sources ne précisent pas qui de l’État, Rosstehnologii [Technologies Russes, entreprise publique, dltr] ou Avtovaz obtiendra les actions de Renault. Toutefois, la valeur des entreprises n’est pas comparable. La valorisation du groupe Renault s'élevait à 8,99 milliards d’euros sur le marché Euronext hier à Paris, celle d’Avtovaz à 591 millions, sur le Russian Trading System, la bourse russe. C'est-à-dire que la minorité de blocage d’Avtovaz ne représente que 1,5 % des actions de Renault, note Youli Matevosov du Fonds d’investissements « Anton ». Kirill Tchuïko d’USB confirme qu’en cas d’accord les Russes n’obtiendront qu’une part symbolique de Renault. Mais il n’exclut pas que la Russie puisse s’en tirer à bon compte, malgré la légèreté du bloc d’actions. « Avtovaz a moins besoin d’une participation à la gestion de Renault que de technologies, explique Tchuïko. De ce point de vue, un échange d’actifs qui permettrait à Renault de contrôler Avtovaz tout en prouvant l'intention de la partie russe de participer à l’affaire commune, pourrait créer le bon environnement pour un transfert des technologies françaises au constructeur russe ».

Mais cet accroissement des parts augmentera aussi la responsabilité de Renault dans le fonctionnement d’Avtovaz. Pour stimuler les Français à faire un pas qui ne les enchantait guère jusqu’à présent, on leur promet l’accès aux ressources énergétiques russes, domaine dans lequel les compagnies françaises n’ont pas eu beaucoup de succès à ce jour.

Afanasi Sborov, Piotr Netreba, Elena Kiseleva

http://www.kommersant.ru/doc.aspx?DocsID=1281366






Poutine est accueilli par Khodorkovski

Pour sa première journée à Paris, le premier ministre Vladimir Poutine n’a pas seulement été accueilli par les hauts fonctionnaires français, mais également par Mikhail Khodorkhovski, qui a donné une interview au Monde, via ses avocats.

Dans un entretien publié vendredi, l’ancien patron de la compagnie IOUKOS, Mikhail Khodorkhovski a sommé l’Occident de ne pas fermer les yeux sur les atteintes à la démocratie en Russie. Selon lui, il est « très important que la communauté occidentale considère toujours ce qui se passe en Russie comme un problème commun à tous ».

Parmi d’autres projets, un accord de coopération sera signé entre Gazprom et EDF. Le président du géant gazier russe, Alexeï Miller, avait déjà sous-entendu une association active d’EDF au projet South Stream. Le PDG d’EDF Henri Proglio n’excluait pas, quant à lui, une participation allant jusqu’à 10% dans le gazoduc. Toutes ces questions seront intégrées au document final de la commission intergouvernementale franco-russe, que Poutine et son collègue François Fillion doivent signer samedi.

Sur dix-sept déplacements à l’étranger, deux fois seulement, Poutine n’a pas abordé le sujet du gaz, rappelle le directeur des programmes français du Centre d’études des sociétés postindustrielles, Ekaterina Kouznetsova. « Nous assistons à une confusion de la politique extérieure et des affaires », considère-t-elle. Même si les Européens se lassent un peu des sujets gaziers, ils ont une approche « extrêmement pragmatique » des relations à établir avec Moscou.

C’est pourquoi, les droits de l’homme ou la liberté d’expression en Russie ne seront surement pas abordés à Paris. Ce qui ne veut pas dire que Poutine n’entend pas les critiques de ses partenaires européens. « On peut être certain que toutes les questions humanitaires et des droits de l’homme se soulèvent derrière des portes closes. Par exemple, le président Sarkozy a une équipe d’experts de la Russie hautement qualifiés, il existe des lobbys puissant, dont le lobby caucasien », explique Kouznetsova.

Lev Makedonov

http://www.gazeta.ru/politics/2009/11/27_a_3291613.shtml

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