Si la Shoah m'était contée

Crédit : Flora Moussa

Crédit : Flora Moussa

Dans le cadre de la Semaine en mémoire des victimes de la Shoah et de la célébration du 70e anniversaire de la libération du camp de concentration d'Auschwitz-Birkenau, le Département de la culture de la ville de Moscou a organisé une excursion théâtralisée au Musée central de la Grande Guerre patriotique, situé sur le mont Poklonnaïa de Moscou.

Crédit : Flora Moussa/RBTH

« Se souvenir pour que cela se répète plus jamais », le nom même de l’exposition exclusive organisée dans ce haut lieu moscovite conservant la mémoire de la lutte contre la « peste brune » traduit l’idée des organisateurs : faire ressentir aux visiteurs toute l'horreur de la Shoah. Outre des stands exposant des affaires de déportés, l’exposition comprend des représentations théâtrales retraçant les événements tragiques qui ont marqué la première moitié du siècle passé.

Accompagnés d’un guide, lui aussi membre de la troupe d’artistes, les visiteurs se transportent dans une ville allemande des années 1930. Ils verront naître les premières humeurs antisémites au sein de la société, assisteront à un cours de théorie raciale dans une école allemande, deviendront témoins des premiers pogroms, sentiront leur sang se glacer sous le regard d’un officier SS. Enfin, ils pénétreront dans l’enceinte d’un ghetto et assisteront à la Nuit du cristal.


Crédit : Flora Moussa/RBTH

Ici, l’espace scénique et l’espace réservé au spectateur fusionnent, donnant au visiteur l’impression de se trouver dans un documentaire.

Comme en témoigne dans une interview au quotidien Métro Alexeï Razmakhov, un des auteurs du projet, toutes les informations relatives à l’extermination des Juifs d’Europe étant disponibles en ligne, les concepteurs de l’exposition ont opté pour la composante émotionnelle. « Nous n’avons pas cherché à informer ou à relayer des faits, mais à transmettre les sensations », a-t-il indiqué. L’excursion a été préparée à partir des documents fournis par la Fondation Holocauste.

Interprétées par des acteurs professionnels, les scènes se déroulent dans un espace obscure éclairé par les projecteurs, sous le regard silencieux de Juifs victimes de la Shoah, dont les photos ornent la salle.


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Puis suit la visite de la Salle de la mémoire et du deuil, où les visiteurs sont invités à lire à haute voix quelques noms de la longue liste des victimes, et une des sept brèves représentations  théâtrales sur le thème de l’Holocauste, montées par les meilleurs metteurs en scène de Moscou.

Mais c’est sans doute l’interprétation de la symphonie numéro 45 de Joseph Haydn « Les Adieux » qui constitue l’apothéose de la visite.

À la lueur des bougies et grâce à l’éclairage des pupitres, on distingue parmi les membres de l’orchestre des silhouettes en carton. Ce sont des musiciens. Au fil de la symphonie, les artistes sortent l’un après l’autre de la salle. À la fin, les visiteurs se retrouvent devant un orchestre d’ombres.


Crédit : Flora Moussa/RBTH

En quittant l’exposition, le public rend hommage aux victimes de la Shoah en déposant des pierres autour de l’inscription « S’en souvenir » formée par des bougies.

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