Crédit : Reuters
Le nouveau film d’Andreï Zviaguintsev Faute d’amour a été nominé au programme officiel du Festival de Cannes, mais au lieu de remporter la Palme d’or, comme le prédisaient de nombreux critiques, il a reçu le Prix du jury, présidé par Pedro Almodóvar.
Chaque film de Zviaguintsev est un événement dans le monde du cinéma. Ses films reportent généralement des prix prestigieux. Son précédent opus, Leviathan, a reçu le prix du meilleur scénario au 67e Festival de Cannes, a été nominé aux Oscar du Meilleur film en langue étrangère en 2014 et a remporté les Golden Globe Awards dans la même catégorie. Son premier film, Le Retour, avait par ailleurs remporté le Lion d’or à la Mostra de Venise.
Formellement, Faute d’amour est un drame familial ordinaire, mais sa portée est certainement plus importante. Un jeune couple est sur le point de divorcer, tous deux ont des amants avec qui ils envisagent un avenir. Ils décident d’envoyer leur fils dans un orphelinat, mais oublient la décision le lendemain, chacun étant surtout préoccupé par sa propre vie. Toutefois, le garçon disparaît…
La suite de l’histoire ressemble à un film de recherche (dans la veine de Gone Girl ou de La Prisonnière du désert), mais se situe à un niveau philosophique : comme l’explique le critique de cinéma Anton Doline, les parents ne cherchent pas à l’extérieur, mais à l’intérieur d’eux-mêmes. Le critique souligne également que les dialogues et le jeu des acteurs sont parfaits et naturels, même dans les scènes érotiques, ce qui est difficile à réaliser.
Scène du film Faute d’amour. Crédit : Kinopoisk.ru
Bien avant la première du film au Festival de Cannes, les pays européens ont affiché leur intérêt pour le film dès que le réalisateur avait annoncé qu’il préparait un nouvel opus. Des contrats de distribution sont déjà signés en France, Allemagne, Grande-Bretagne, Espagne, Danemark et Finlande.
Le producteur du film Alexandre Rodnianski a confié que l’équipe était sur le point de signer des contrats avec des compagnies asiatiques et latino-américaines. La première russe est prévue pour le 1er juin, alors que l’Europe verra le film en septembre.
Le réalisateur a dit qu’il lui était difficile d’éviter certains parallèles avec la situation ukrainienne, mais que « cette métaphore agissait comme une toile de fond ».« Mais cette histoire particulière parle d’êtres humains, du manque d’empathie, de l’égoïsme permanent, de la concentration exclusive sur soi, donc nous ne voulions pas en faire un manifeste politique ».
Zviaguintsev a indiqué que son intérêt principal portait sur la manière dont un être humain peut vivre avec un autre. « Les personnages principaux sont presque sur un champ de bataille : après 12–13 ans de vie commune, ils se retrouvent avec rien », a-t-il dit aux journalistes à Cannes.
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