Vitali Michine. Crédit : Musée PouchkinePour la première fois, des dessins du musée Pouchkine seront dévoilés en France dans le cadre d’une foire commerciale. Pourquoiune telledécision ?
En fait, c’est la première fois que le Salon du dessin invite dans ses murs un musée étranger à présenter une partie de son fonds. L’année dernière, l’invitée était la Bibliothèque nationale de France avec une collection de dessins en architecture.
L’initiative appartient au musée : nous avons décidé de profiter de cette plateforme pour présenter notre collection de dessins qui n’est pas aussi connue que celle d’œuvres impressionnistes et postimpressionnistes.
Quels sont les « grands » de l’actuelle collection graphique ?
Chaque école nationale (de notre collection) possède ses « grands ». L’école italienne peut se vanter des dessins de Parmigianino et de Tiepolo. L’école allemande compte un dessin unique d’Albrecht Dürer, ainsi que des œuvres de Caspar David Friedrich et d’expressionnistes Emil Nolde et Max Pechstein. L’école flamande peut proposer plusieurs dessins de Rubens et l’école hollandaise, une œuvre de Rembrandt et une autre de Van Gogh. L’école française est représentée par Poussin, Watteau, Greuze, Fragonard, David, Ingres, Daumier, Renoir, Matisse, Léger et Picasso.
L’histoire de la collection de dessin et d’art graphique du musée Pouchkine
Du point de vue formel, le Cabinet des gravures voit le jour en 1862, lorsque le tsar Alexandre II remet 20 000 gravures des fonds de l’Ermitage au musée Roumiantsev. En 1873, le marchand moscovite Konstantin Rioumine offre au musée les premiers dessins. Tout au long de son histoire, la collection de dessins du musée Roumiantsev s’étoffe grâce à des dons et des œuvres léguées par des particuliers.
Parmi les dons les plus importants de l’après-guerre figure un grand nombre de dessins d’Henri Matisse remis par sa secrétaire Lydia Delektorskaya, de Fernand Léger offerts par sa veuve Nadia Léger, ainsi que de Marc Chagall accordés par sa fille Ida Chagall.
Quel est le concept de l’exposition au Salon du dessin et quelles sont les œuvres qui y seront exposées ?
Le nombre de dessins a été précisé à partir de la superficie de la salle. Nous avons réalisé un modèle à échelle réduite et nous avons calculé que la salle serait capable d’accueillir vingt-six œuvres de format moyen. On s’est alors mis à réfléchir concrètement aux œuvres à exposer afin de donner au visiteur une idée de notre collection rassemblant 27 000 dessins. Il a été décidé que cette collection miniature serait dominée par l’école russe parce qu’elle prévaut quantitativement dans la collection grandeur réelle : 15 000 dessins réalisés tant par des artistes célèbres comme Malevitch, Kandinsky et Chagall que par des auteurs moins connus.
Les écoles occidentales seront représentées par neuf dessins de différentes époques, du XVIe au XXe siècles : Le Parmesan, Baldung Grien, Le Bernin, Eeckhout, Pater, Greuze, Menzel, Pechstein et De Chirico.
D’après vous, qu’est-ce qui peut étonner le visiteur occidental dans cette micro-présentation du musée Pouchkine ?
C’est difficile à dire. Je pense que cette exposition doit avant tout véhiculer le message suivant : le musée Pouchkine dispose d’une riche collection de dessins de différentes écoles nationales qui ont chacune des œuvres à présenter. Toutefois, les Français connaissent moins bien les peintres russes et s’intéresseront sans doute davantage à eux en tant que « nouveauté ».
Aujourd’hui, nous réfléchissons à une exposition d’une centaine de dessins à Paris. L’exposition au Salon du dessin est une sorte de préface à des projets d’envergure pour l’avenir, dans le cadre de musées.
Le Salon du dessin tiendra sa 25ème édition du 29 mars au 4 avril.
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