Il n'est pas étonnant que Plissetskaïa ait captivé les cinéastes. Son interprétation de Betsy Tverskaïa dans le film soviétique classique d'Alexandre Zarkhi Anna Karénine peut rivaliser en expressivité avec ses rôles dans le ballet. Mais ce n'est pas la seule expérience cinématographique de la danseuse. Elle interpréta la chanteuse Désirée Artôt dans Tchaïkovski et la muse de Čiurlionis dans Zodiac. Puis, elle proposa au grand réalisateur Anatoli Efros de réaliser un film d'après les Eaux printanières de Tourgueniev.
Le cinéaste se rappelait : « C'était son idée. Interpréter un rôle dramatique et une partie de ballet dans un seul et même spectacle… Comme à mon habitude, j'ai décidé de dire « oui » pour éviter de la blesser, puis de m'en défaire pour une raison ou une autre. J'accepte toujours pour disparaître après, même si je n'y arrive jamais. Là c'était encore plus difficile, car il est absolument impossible de se défaire de Plissetskaïa. Tu penses pouvoir t'en tirer et tu es déjà sur le chemin de la salle de danse où elle répète.
Et il faut voir comment elle répète ! »
Malheureusement, on ne vit jamais Plissetskaïa sur la scène du théâtre dramatique. Mais au Japon, elle joua Kurozuka au théâtre Nô où elle interprétait une fée descendue sur terre en chaussettes blanches et en sandales de théâtre.