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Tous les musées du monde tentent de gagner de l’argent en louant leurs œuvres à d'autres institutions pour des expositions temporaires. Mais chacun recèle une collection de chefs-d'œuvre incontestés qui ne quittent jamais leur établissement. Soit ces œuvres sont le « visage » du musée, telle la Joconde au Louvre, soit les conservateurs frémissent à l'idée de les déplacer car elles sont très anciennes ou simplement immenses. Voici quelques-unes des œuvres remarquables dont les musées russes ne se séparent jamais.
La couronne impériale a remplacé la non moins légendaire couronne de Monomaque comme principal symbole dynastique des tsars russes. Elle a été réalisée en 1762 pour le couronnement de Catherine II, amatrice d'objets luxueux et fondatrice de l'Ermitage. Les joailliers de la Cour Jérémie Pauzié et Georg Friedrich Ekart ont travaillé sur la couronne pendant deux mois. Cet attribut, pesant deux kilogrammes, est ceint de 4 936 diamants, 75 perles et un énorme spinelle rouge de 398,7 carats.
Ce petit tableau (48 x 31 cm) est l'une des deux œuvres incontestées de Léonard de Vinci qui sont conservées en Russie. La toile était auparavant nommée Vierge à l'enfant avec fleur, mais après son acquisition par Nicolas II, elle a été renommée en l'honneur de son ancien propriétaire, Léon Benois, l'un des architectes de l'Ermitage. Bien que la seconde œuvre du génie de la Renaissance, La Madone Litta, sort parfois du musée, la fragilité de la Madone Benois fait qu'elle reste toujours derrière une vitre blindée à Saint-Pétersbourg.
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Une salle séparée a été construite pour cette immense statue romaine antique, qui mesure environ 5 mètres de haut avec le piédestal, puisque même démontée, elle ne passait pas par les grandes portes du musée. Cette œuvre en marbre de près de 20 tonnes a été obtenue auprès de la légendaire collection d'art du marquis Campana à Rome. D'après les documents de l'Ermitage, il a fallu trois jours à 60 personnes pour préparer l'expédition de cette statue retrouvée au XVIIIe siècle sur le site d'une villa appartenant à l'empereur romain Domitien, près de Rome.
On croit que la seule petite sculpture de Michel-Ange présente en Russie était une ébauche pour les chapelles des Médicis de la Basilique San Lorenzo de Florence. L'œuvre n'a pas quitté le musée depuis qu'elle a été acquise par la fondatrice de l'Ermitage, Catherine II.
L'un des chefs-d'œuvre de Rembrandt exposés à l'Ermitage est devenu connu dans le monde entier pour une triste raison : en 1985, un vandale a versé de l'acide sulfurique sur la toile. La restauration du tableau a pris plus de 12 ans. Depuis, l'œuvre, où l'artiste a représenté à la fois sa femme et sa maitresse sous les traits de Danaé, n'a pas quitté le musée.
C'est l'une des rares instances où la reproduction d'une grande œuvre d'art n'est pas moins précieuse que l'original. Les célèbres loggias du Vatican ont été peintes par Raphaël et ses élèves entre 1517 et 1519. Plus de deux siècles plus tard, en voyant une série de gravures représentant les loggias, Catherine II a décidé de les recréer à l'échelle dans l'Ermitage alors en construction. Contrairement à celles du Vatican, vernies seulement au XXe siècle pour les protéger des éléments, les loggias russes ont été construites dans une galerie fermée dès le départ, et sont donc parfaitement conservées. De plus, la merveille vaticane originale n’est pas accessible au public.
L'une des plus grandes peintures de Russie, dans tous les sens du terme (456,5 × 651 cm), a été créée en Italie, où elle a rencontré un succès sans précédent une fois exposée au public. Acquise immédiatement par un descendant de la famille d'industriels russes Demidov, l'œuvre a ensuite été exposée au Louvre, puis offerte à l'Ermitage. En 1897, le tsar Alexandre III a fondé le Musée Russe, où une salle spéciale a été conçue pour cette œuvre et d'autres grandes toiles.
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L'histoire de cette œuvre est assez similaire à celle du Dernier Jour de Pompéi de Brioullov : elle a elle aussi été peinte en Italie (bien qu'il ait fallu 20 ans à Ivanov pour l'achever), et un pavillon séparé a été construit pour elle sous Alexandre II. Aujourd'hui, cette toile immense (540 × 750 cm) est exposée dans une pièce dédiée de la galerie Tretiakov, et Zelfira Tregoulova, la directrice du musée, la considère comme « la plus grande œuvre de l'art russe ».
L'Icône de la Trinité, l'une des plus emblématiques et vénérées de Russie, est datée du début du XVe siècle. Elle est peinte sur bois, comme toutes les œuvres de cette époque, mais le processus de transfert sur toile est malheureusement techniquement impossible. Par conséquent, les conditions spéciales de conservation de ce chef-d'œuvre signifient qu'il ne peut pas être sorti de la galerie Tretiakov de Moscou.
En termes d'importance artistique, cette œuvre du fondateur du mouvement d'art moderne « suprématisme » est souvent comparée à la Joconde. Le tableau est le point central de tout le bâtiment de la Nouvelle Galerie Tretiakov sur la rue Krimski Val, qui abrite l'art russe des XXe et XIXe siècles. Il existe plusieurs versions de cette œuvre, réalisées par l'artiste lui-même, qui sont envoyées dans des expositions internationales, mais le Carré original, comme le Portrait de jeune femme en buste, souriant du Louvre, ne quitte jamais le musée.
Dans cet autre article, nous vous présentions des toiles, œuvres de peintres russes, pour lesquelles la France a joué le rôle de muse.
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