Payez pour le temps passé à la datcha, et c’est tout !

Source : Service de presse

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Le café « Tsiferblat », dont le concept consiste à ne payer que pour le temps, ouvre en Russie le premier établissement de son nouveau format : la « Tsiferdatcha ». RBTH s’est rendu sur place pour la découvrir.

Les Tsiferdatchas, c’est la version campagnarde des Tsiferblats, ces cafés où l’on paie au temps passé, et non au nombre de boissons consommées. Tout le reste est gratuit. Le premier établissement ouvrira ses portes le 9 août.

Parallèlement au développement de ce nouveau format pensé par l’homme d’affaires russe Ivan Mitin, le concept originel poursuit son expansion à l’international : des cafés Tsiferblats existent déjà à Moscou et à Londres, et l’un d’eux devrait bientôt ouvrir ses portes à New York.

La naissance des Tsiferdatchas

Le principe est identique à celui des Tsiferblats qui peuplent les ville. Les murs de la maison de campagne sont tapissés de modèles divers de montres aux aiguilles immobiles, qui symbolisent le temps figé. Les habitants de la datcha aiment citer l’écrivain russe Alexandre Griboïedov : « On ne regarde pas passer les heures heureuses ».

« Ici, nous ne connaissons que le matin, le jour, le soir et la nuit », explique la maîtresse de maison Marina qui veille sur les lieux telle une bonne fée. Marina cours dans la maison avec ses casseroles et ses plats chauds, et invite les invités à se mettre à table.

Son époux, Garik, est à l’origine de l’idée des datchas selon Tsiferblat. Il y a deux ans, il est parti vivre à Sotchi avec sa famille, où il a tenu son propre café, avec des règles pas vraiment ordinaires: les clients payaient l’entrée une certaine somme et pouvaient ensuite consommer de façon illimitée.

Lorsque Garik a déménagé à Moscou, il a entendu parlé du concept des Tsiferblats, qui fonctionnent sur le même modèle et il est allé à la rencontre d’Ivan Mitin. Ensemble, ils ont créé ce nouveau format Tsiferblat version datcha dans les environs de Moscou.

Source : Service de presse

La philosophie du café s’applique aussi très bien aux datchas : chaque objet peut être utilisé par tous, de la lecture d’un livre posé sur une bibliothèque à la sieste dans un hamac. En revanche, il est possible d’acheter un morceau de terrain et lui donner un nom. Il restera le votre pour toujours, et personne ne pourra le piétiner.

Pour trouver un café où tout est gratuit, sauf le temps (café, thé, conférences, cinéma et rencontres avec de nouveaux gens), rendez-vous sur le site ziferblat.net (disponible en russe et en anglais)

Pour assurer la paix et l’ordre dans la datcha, il est interdit d’apporter de l’alcool. Par ailleurs, avant de s’y rendre, il est impératif de recevoir l’autorisation de ses locataires. Pour cela, il faut d’abord se rendre dans l’un des Tsiferblats de Moscou où l’on vous remettra, à l’issue d’un entretien amical, l’adresse de la datcha tenue secrète.

L’équipe des Tsiferbalts a son propre flair quant aux « bons » colocataires et jusqu’à présent, il n’a jamais fait défaut. Comme l’affirment les propriétaires, la datcha n’a pour l’instant accueilli que des gens déjà familiers avec le concept des Tsiferbalts. Bref, des habitués aux règles de vie des lieux.

Conversations àla datchaise

Mikhaïl, visiteur régulier des Tsiferdatchas fait partout l’éloge de ce lieu de repos : « Ici, on respire un autre air. La maison crée une fraicheur caractéristique. On dort aussi totalement différemment. Mieux. Je me réveille vers 6 ou 7 heures du matin, frais, et pas la tête lourde, comme en ville ».  

Mais Mikhaïl ne se lève pas tous les matins à 6 heures. La faute aux rencontres passionnantes qu’il y fait. Selon lui, les Tsiferdatchas se transforment la nuit en lieu de discussions philosophiques. Aller se coucher est tout simplement impossible.

C’est justement à cause de ces dialogues profonds que le concept des Tsiferdatchas risque d’être compliqué à exporter, pense le propriétaire du réseau des Tsiferbalts Ivan Mitin.

« Les Anglais n’ont, par exemple, pas d’expression pour dire « parler à cœur ouvert ». Au-delà des conversations d’affaires, ils ne sont pas à habitués à s’ouvrir à des inconnus », explique-t-il. « Il n’y a que chez nous que les gens, même s’ils se voient pour la première fois, sont prêts à aborder des sujets philosophiques et profonds ».

Pourtant, Ivan veut tenter l’expérience à l’étranger. Il souhaite remplir ces maisons de campagnes de réalités étrangères, tout en gardant l’âme de la culture russe. L’un des principes de base : rester ouvert, assure Mitin.

Sa muse, Indira, acquiesce. Ensemble, ils s’occupent de développer le concept des Tsiferbalts dans le monde entier : « Nous avons essayé de créer ici une atmosphère familiale et ouverte. Comme chez des amis ».


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Peut-être est-ce justement pour cela que les Tsiferdatchas reçoivent de nombreux étrangers… Sentir un accueil chaleureux, une véritable ouverture de la part des Russes. Avec une maîtresse de maison qui ouvre sa porte, souriante, à tous ceux qui viennent y frapper.

Siroter le matin un thé préparé au samovar. Se délecter en entendant le grésillement d’un disque sur un gramophone, ou encore prendre plaisir à taper le chapitre d’un roman sur les voyages en Russie sur une vieille machine à écrire. Ou bien attraper un hérisson dans la forêt.

La datcha a déjà son propre hérisson. C’est d’ailleurs le principal animal domestique de la maison. Il a été baptisé Tsiferej. « Et si vous saviez combien de scarabées nous nourrissons ici! Et nous allons bientôt adopter 4 serpents et 2 pingouins», plaisante Indira.

Mais sans rire, les propriétaires ont l’intention de faire construire, sur le grand terrain de la maison, un chenil pour chiens. Il est déjà possible de venir à la datcha avec son animal de compagnie: ici, il y a de la place pour tous.

A quelques pas de la maison, une pancarte indique « Entrée de la forêt ». Dans la forêt, il est possible de ramasser des framboises, ou bien de faire une balade à vélo. On peut même aller jusqu’à la rivière ou au lac et piquer une tête.

Pour développer son projet de datchas, l’équipe des Tsiferbalts a réunit les fonds grâce au crowfunding. Quant aux éléments d’intérieur, ils ont été offerts par les participants : certains ont apporté des tableaux, d’autres des pots de confiture. Et vous, que comptez-vous offrir ?

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