Représentation du Quatuor Parisii, à la salle de concert de l'Ermitage de Saint-Pétersbourg, le 21 mai 2014. Crédit : Vera Zaraeva
La Galerie, crée par Pavel Tretiakov en 1856, possède plus de 140 000 pièces de collection dont la majorité appartient à l'art russe. Le musée, sans doute le plus connu de Moscou, a également servi ce vendredi de cadre idéal à la représentation du quatuor français fondé en 1981 par des étudiants du conservatoire de Paris, tous premier prix de musique de chambre.
C'est à l'occasion du projet « Trio Rachmaninov et ses amis » que le célèbre trio moscovite Rachmaninov, fondé en 1994 et aujourd'hui internationalement connu, invite les trios et quatuors du monde entier à venir jouer dans la capitale russe. Ainsi, le pianiste virtuose Victor Yampolski a partagé l'affiche avec Arnaud Vallin – premier violon, Doriane Gable – deuxième violon, Dominique Lobet à l'alto et Jean-Philippe Matrignoni au violoncelle pour interpréter la quintette pour piano en fa mineur de César Franck.
Le cadre exceptionnel du concert a été apprécié tant par les spectateurs que les musiciens eux-mêmes, habitués aux salles de concerts classiques et aux églises, « Il est très rare pour nous de jouer dans de tels lieux, comme ça, au milieu des toiles de maîtres, autant ici qu'à l'Ermitage de Saint-Pétersbourg, cela a apporté une dimension supplémentaire qui est fantastique », confie la jeune violoniste Doriane Gable. En effet, l'intense quatuor en sol mineur opus 10 de Debussy a retenti aux oreilles du « Démon assis » et de la « Princesse des rêves » de Vroubel.
Bien qu'en Russie depuis seulement quelques jours, les Français qui avouent leurs préjugés sur la soit disant « austérité » du pays, sont émerveillés par l'architecture et se délectent de la chaleur et de la réceptivité du public moscovite à la fois initié et novice. Des facteurs assez efficaces pour changer leur vision de la Russie et leur donner envie de promouvoir la musique française, ce qui explique entre autres le choix de Debussy, « On a joué cet opus sur demande, mais honnêtement, cela s'imposait, c'est un classique, un chef d’œuvre dont on ne se lasse pas », explique le violoniste Arnaud Vallin. Debussy fait en effet partie du répertoire éclectique du groupe intégrant musique classique et contemporaine française du XVIIIe au XXIesiècle.
Après 33 ans de carrière, et une discographie tout aussi impressionnante, le groupe, remotivé par l'arrivée de nouveaux jeunes musiciens (Arnaud Vallin et Doriane Gable), ne perd pas son envie de création et se dirigera une fois encore vers les studios courant juin pour un enregistrement inédit à Paris.
Dominique Lobet nous livre sa passion : « Jouer dans un quatuor à cordes nous offre des possibilités de répertoire extraordinaires, des centaines de chef-d’œuvres qui nous donnent envie de continuer, c'est la formation parfaite pour un compositeur, qui permet un univers sonore infini ». Toujours selon l'altiste, le nombre de quatre personnes laisse place à la touche musicale personnelle de chacun, plus d’espace pour la créativité donc, notamment en comparaison avec leurs expériences antérieures en orchestre, sous la direction d’un chef.
Le Quatuor Parisii continue sa route en Russie avec une dernière date à Vladivostok le 27 mai, et poursuivra son aventure direction Bangkok, le Vietnam ou encore les Philippines. Une influence internationale pour le groupe qui sera de retour en France mi-juin, pour deux concerts à Paris : le 17 à la Cathédrale Nôtre Dame de Caplet, et le 20 au musée Le Corbusier pour la réfection d'un vitrail vandalisé.
L'événement a été organisé en partenariat avec Gazprom, GDF Suez, l'Institut français, et l'ambassade de France à Moscou.
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