Avec Serge Poliakoff : splendeurs et mystères 
de l’abstrait

Composition abstraite, 1968 (à gauche), Composition, 1950 (à droite). Source : Service de presse

Composition abstraite, 1968 (à gauche), Composition, 1950 (à droite). Source : Service de presse

Du 18 octobre 2013 au 23 février 2014, le Musée d’art moderne de la Ville de Paris accueille une rétrospective du peintre franco-russe Serge Poliakoff regrou-pant près de 150 de ses œuvres.

Déjà plus de 40 ans que la ville de Paris n’avait pas connu une exposition d’une telle envergure, retraçant l’ensemble du parcours artistique de Serge Poliakoff ! 

La rétrospective « Le rêve des formes » au Musée d’art moderne (MaM) de Paris est un voyage à travers le cheminement pictural de l’artiste français d’origine russe entre 1946 et 1969. 

Ainsi se succèdent différentes périodes et, à travers elles, l’évolution de ses peintures, bercées par les rencontres et événements divers.

De ses débuts académiques lorsqu’il débarque à Paris, à la gloire fulgurante des années 50-60 en passant par l’entre-deux-guerres et sa rencontre déterminante avec Kandinsky, Delauney et Freundlich, le jeune Poliakoff deviendra finalement l’un des artistes les plus modernes, mais aussi les plus énigmatiques de son époque. 

Les tableaux de ce grand maître de l’abstraction ne laissent pas indifférents. La vision du spectateur sur le monde s’en trouve modifiée, les perceptions, déplacées. Comme si les lignes, les perspectives de sa peinture possédaient une capacité à transformer le réel. 

« Peut-être est-ce le signe que l’art est en train de nous faire sortir de l’ère du spectacle et que nous revenons, riches d’expériences contradictoires, vers l’ère de l’intériorité ? », se demande le directeur du musée Fabrice Hergott.

Selon lui, « Poliakoff revient au centre des préoccupations artistiques parce que l’on s’intéresse à nouveau à la manière dont une œuvre d’art est faite »

Artiste majeur de l’École de Paris, celui qui déclara un jour : « Si vous prenez une règle pour faire un carré, il meurt », offre aujourd’hui aux visiteurs la possibilité d’explorer son univers, à la recherche des couleurs, des mouvements chromatiques et des formes à géométrie variable. 

Une relecture pensée par la Commissaire de l’exposition Dominique Gagneux, qui a souhaité retrouver toute l’intensité et la spiritualité des œuvres du jeune émigré russe en France, que la vie mènera vers une abstraction toujours plus épurée. 

« Beaucoup évoquent le caractère « silencieux » de la peinture de Poliakoff. Mais comment parler d’une peinture silencieuse ?, s’interroge Dominique Gagneux. C’est justement ce regard que nous avons souhaité développer, à travers la contemplation, mais aussi le mystère de sa peinture, en recréant une ambiance, un peu à l’image de celle des églises », précise-t-elle à La Russie d’Aujourd’hui

Les toiles en exposition « Jaune et noir » (1952), « Composition murale » (1965-1967) ou « Forme » (1968) dévoilent entre autres l’aboutissement des recherches de Poliakoff sur la relation entre surface et profondeur, vibration de la matière, lumière et couleurs.

Avec toujours cette superposition qui apporte une texture dense et inédite aux tableaux. 

« Cette relecture devrait réserver des surprises parce que l’exploration systématique de la forme et de la construction chez Poliakoff exprime un principe extrêmement contemporain, assure Dominique Gagneux. C’est un artiste singulier, qui a su se renouveler »

L’exposition, qui rassemble près de 150 tableaux parmi lesquels des œuvres maîtresses, s’accompagne d’un large dispositif documentaire photo et vidéo, ainsi que de nombreux documents d’archives qui apportent un éclairage supplémentaire sur la vie de Poliakoff et sa quête de l’abstraction intégrale. 

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