L’histoire de la Russie, maintenant en IMAX

Source : Kinopoisk.ru

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Le réalisateur Fiodor Bondartchouk invite le public à revivre une des batailles les plus meurtrières de la Seconde Guerre mondial dans son épopée militaire « Stalingrad »

Stalingrad, film de Fiodor Bondartchouk, a été proposé pour représenter la Russie aux Oscars 2014. C’est donc maintenant à l'Academy of Motion Picture Arts and Sciences de décider si le film fera partie des cinq œuvres retenues dans la catégorie du meilleur film étranger.

Cependant, outre la participation à la course à la nomination, il y a un autre aspect qui relie Stalingrad aux États-Unis : la production du film a été largement réalisée à Los Angeles, au bureau de l’IMAX Corporation. Stalingrad sera le premier film russe en 3D et le premier film non-américain en format IMAX.  

« Pour devenir un film IMAX, l’œuvre doit se conformer à trois critères. Tout d’abord, elle doit être tournée par un réalisateur qui attache une importance capitale au visuel. Deuxièmement, elle doit être réalisée par une société de production de cinéma qui figure sur la liste de nos amis. Et finalement, il doit s’agir d’un film capable de transporter les spectateurs dans une réalité fictive, mais crédible, comme par exemple  à Poudlard, à une station spatiale, sur Pandora, au fond de l’océan, ou bien, dans une Stalingrad ruinée », explique le président de l’IMAX Corporation Gregg Foster.

M.Foster a accordé une interview aux journalistes russes qui avaient assisté à la projection presse de quelques scènes de Stalingrad, organisée au bureau de la société à Los Angeles.

Stalingrad commence avec un avion géant du ministère russe des Situations d’urgence, transportant des secouristes russes vers la préfecture japonaise de Fukushima, frappée durement par l’accident nucléaire de mars 2011. Les sauveteurs sont à la recherche de survivants. Du coup, ils retrouvent une jeune femme de nationalité allemande, vivante sous les décombres.

Les secouristes réussissent à établir un contact avec elle, et pour la distraire et calmer, le chef de l’équipe, homme âgé, se met à lui raconter une histoire. Cet homme dont le visage n’est dévoilé qu’à la fin du film, parle de la bataille de Stalingrad.  

Scène suivante : soldats soviétiques traversant la Volga au cours de la bataille. Les personnages traversent des ponts flottants, sautent dans les tranchées adverses et se jettent en avant mais sont accueillis par des tirs nourris. Ensuite, c'est le corps à corps, un ballet mortel à la sauce Wachowski ou Zack Snyder.

Stalingrad est une épopée militaire assaisonnée d'une intrigue secondaire romantique, un film truculent qui impressionne. Et cette comparaison entre la cinématographie de Bondartchouk et les œuvres des réalisateurs mentionnés plus haut n'est pas du tout fortuite : les Wachowski et Snyder ont porté à l'écran des bandes dessinées (V pour Vendetta, Watchmen : Les Gardiens, 300), genre qui était devenu populaire grâce aux soldats américains qui lisaient régulièrement des BD.

Cela étant dit, Bondartchouk s'inspire d'une autre sorte de super-héros : les vrais combattants du Front de l'Est, immortalisés dans les photographies et les films documentaires de l'époque.

Le réalisateur russe a employé plusieurs images reconnaissables de la culture de masse soviétique : un officier qui lève ses soldats à l'attaque, des fantassins qui traversent un fleuve « marchant sur les eaux » et d'autres.

D'après Anthony Vogels, responsable du développement à l'international de l'IMAX Corporation, Stalingrad n'était pas en effet le premier film russe proposé à sa société. « Il y avait au total près de dix œuvres, des dessins animés principalement. Il me semble que vous, les Russes, vous produisez trop de films d'animation! », se souvient-il.  

Quoi qu'il en soit, il était évident que la Russie avait besoin de films en format IMAX. La corporation connaît un essor : les salles de cinéma IMAX ont enregistré au premier semestre de 2013 une augmentation d'entrées de 80% par rapport à la même période de l'année précédente.

En outre, selon Gregg Foster, la Russie est en effet le troisième marché mondial pour sa compagnie, derrière les États-Unis et la Chine  – au cours de 2013, le nombre de salles IMAX a passé dans le pays de 24 à 38, ce qui représente une croissance de plus de 50%. Donc, l'apparition du premier film russe en format IMAX n'était qu'une question de temps.

La création du film a nécessité un travail considérable et un budget important. Le décor érigé près de Saint-Pétersbourg par une équipe de 400 personnes sous la direction du chef décorateur Sergueï Ivanov, a coûté près de 2,8 millions d'euros; la construction a duré six mois.

Le tournage, géré par le directeur de la photographie Maksim Osadchiy qui coopérait avec Bondartchouk dès le début de la carrière de ce dernier, était réalisé à l'aide d'équipements sophistiqués, y compris les caméras Epic de RED. Le compositeur Angelo Badalamenti, qui a longtemps coopéré avec David Lynch (y compris à la série Twin Peaks), a supervisé la musique.

Gregg Foster fait l'éloge du film, estimant que la Russie a finalement réussi à comprendre l'essence d'IMAX et que les blockbusters comme Stalingrad attirent de plus en plus de gens aux salles de la corporation.

Il semble que Stalingrad soit plein de perspectives pour le cinéma russe. Secouée par un manque d'inspiration et des troubles financiers, y compris la pénurie d'investissement et de débouchés, Hollywood est à la recherche de nouveaux noms et coopère de plus en plus souvent avec des acteurs, des producteurs et des réalisateurs russes.

Au cours de la production de Stalingrad, l'IMAX Corporation traitait leurs partenaires russes sur un pied d'égalité absolue. M.Foster a souligné qu'il avait l'intention de poursuivre sa coopération avec Fiodor Bondartchouk.

Quant au box-office, le responsable est optimiste pour l'avenir : « Les Américains vont sans aucun doute aimer le film, il y en a, si vous voulez bien, du John Wayne ».

Source : Lenta.ru

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