Adeptes des robes scintillantes, des look hippies et des mises en scène sensuelles, les Brigitte aiment jouer avec leur féminité. Crédit : Clémence Laroque
Aurélie Saada patiente adossée à un banc place Tverskaïa, une statue de Lénine sur sa gauche et sur sa droite, l’imposant fondateur de la capitale russe, Iouri Dolgorouki. Ce qui lui fait dire, tout sourire, qu’elle est plutôt bien entourée. La trentaine, Aurélie forme avec son « associée » Sylvie Hoarau, comme elle s’amuse à l’appeler, la paire des Brigitte. Un groupe au succès pour le moins fulgurant. Il ne leur aura suffi que d’un seul album pour se faire reconnaître. Sorti en 2011, Et vous, tu m’aimes a été vendu à plus de 150 000 exemplaires et leur a permis de remporter en 2012 le prix « artiste révélation scène » aux Victoires de la musique. Une belle prouesse pour les deux jeunes femmes qui n’en étaient pas à leur galop d’essai dans le monde de la musique. Toutes deux reconnaissent aujourd’hui n’avoir jamais vraiment réussi à décoller avec leurs précédents projets artistiques. « Il y a cinq ans, j’ai proposé à Sylvie de faire un groupe avec moi, uniquement pour se faire plaisir sans chercher à ce que ça marche, car on avait l’habitude que les choses ne fonctionnent absolument pas », raconte Aurélie qui s’en amuse beaucoup aujourd’hui.
Femme plurielle
« Une musique légère, enjouée, et en même temps, nos paroles ne sont pas si drôles. Je pense que c’est ce paradoxe qui touche les gens », Aurélie Saada n’est toujours pas certaine de savoir expliquer ce succès imprévu. Des femmes féminines et libres qui assument leur pluralité, voilà ce qu’elles veulent représenter. « Nous sommes deux filles qui avons passé suffisamment d’année sur un divan pour assumer nos différentes facettes : la maman, la sérieuse, la putain, l’enjouée, la maquillée, la démaquillée », Aurélie a son franc-parler. Et forcément, certains seraient tentés de coller une image de féministes au duo haut en couleurs. Pourtant, il n’en est rien. Selon la chanteuse, autant d’hommes que de femmes assistent à leurs concerts. « Nous ne sommes pas des militantes mais des musiciennes avant tout », précise-t-elle une dernière fois. Adeptes des robes scintillantes, des look hippies et des mises en scène sensuelles, les Brigitte aiment jouer avec leur féminité et c’est sans surprise qu’elles reconnaissent se sentir très bien en Russie.
« Si j’étais un homme, je rêverais d’épouser une femme russe »
Le pays a fait leur connaissance l’hiver dernier. Au cours d’une de ces glaciales soirées qui caractérisent la Russie, les Brigitte avaient fait monter la température. Salle comble aux deux concerts, ainsi qu’à Saint-Pétersbourg. Les deux artistes se rappellent ce coup de coeur. « On a fini les concerts avec les larmes aux yeux. Il s’est vraiment passé quelque chose de très fort entre nous et le public, quelque chose de très familier que je ne saurais expliquer », se rappelle Aurélie qui a tout de suite aimé la liberté des femmes russes dans laquelle elle se reconnait totalement. Et lorsqu’elle essaye de définir sa vision de la Russe, ses yeux brillent, « si j’étais un homme, je rêverais d’épouser une femme russe. J’adore leur élégance extrême, leur manière de se tenir, leur fantaisie vestimentaire et leur beauté assumée ». Le coup de cœur a bel et bien été réciproque et promet aux Brigitte un bel avenir en Russie.
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