« Oblomov » à la Comédie Française

Source : comedie-francaise.fr

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Oblomov (et sa robe de chambre) monte sur la scène de la Comédie Française jusqu’au 9 juin dans un spectacle drôle et subtil qui oscille entre comique et tragique.

Adapter le célèbre roman d’Ivan Gontcharov pour le théâtre de la Comédie Française constituait un véritable pari, et le pari est pleinement réussi.

L’histoire d’Oblomov est simple : Ilia Ilitch Oblomov passe ses journées allongé sur le sofa de son petit appartement pétersbourgeois. Confortablement enveloppé dans sa robe de chambre, il pourrait donner libre cours à sa grande passion pour la paresse si son repos n’était pas troublé par deux problèmes « majeurs » : il doit déménager et gérer sa propriété familiale de province qui lui apporte sa rente. Ces deux « problèmes » insolubles pour Oblomov donnent déjà le ton comique de la pièce.

Autour d’Oblomov gravitent trois personnages principaux tous très différents et singuliers : Zakhar, le vieux serviteur encore plus paresseux et maladroit que son maître, Stolz, l’ami d’enfance d’Oblomov, qui, comme son nom l’indique en allemand, est ‘fier’ de son dynamisme et de son action pour la Russie alors en plein développement, et Olga, jeune femme fraîche et délicate que Stolz présente à Oblomov.

La distribution est à la hauteur du génie de Gontcharov. La robe de chambre sied parfaitement à Guillaume Gallienne qui offre une interprétation sensible, drôle, juste et tendre d’Ilia Ilitch. Yves Gasc campe un Zakhar grognon et paresseux à souhait qui participe pleinement du comique de la pièce. Sébastien Pouderoux entre habilement dans le costume d’un Stolz plein d’énergie. Marie-Sophie Ferdane interprète une Olga sensible et touchante dans la lignée directe du roman. Enfin, n’oublions pas Céline Samie (Agafia Matveïevna) et Nicolas Lormeau (Ivan Alexeïevitch Alexeïev) qui concourent également à la réussite du spectacle.

La pièce s’articule autour de trois duos avec Oblomov comme point commun.

Certains critiques ont souligné que le nom Oblomov proviendrait du mot russe облом (brisure, cassure) ; c’est bien cette brisure, cette cassure entre présent et passé, entre dynamisme et paresse, entre passion et raison que l’on découvre sur les planches de la Comédie Française avec Oblomov, œuvre qui a fortement influencé le travail et la pensée de Samuel Beckett.

Il serait injuste de ne pas mentionner la mise en scène intelligente de Volodia Serre qui permet une évocation très originale et réussie du thème du rêve d’Oblomov (thématique forte du roman) ainsi que le beau travail de traduction d’André Markowicz.

Venez découvrir la tendre paresse d’Ilia Ilitch au théâtre du Vieux-Colombier jusqu’au 9 juin.

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