L’amour du détail

Crédit : Héodez Viseur

Crédit : Héodez Viseur

Jusqu’au 17 février, le musée-réserve de Tsaritsyno et la maison d’Europe de l’Est des antiquités présentent une exposition exceptionnelle de vases du célèbre maître-verrier français : « Émile Gallé : une rapsodie de verre ».

Cette exposition a le mérite de présenter une large collection de vases et comme le dit Sergueï Iounine, fondateur de la maison d’Europe de l’Est des antiquités : « En Russie, il y avait beaucoup de contrefaçons venues de Roumanie. Il est donc important de montrer aux gens des originaux afin qu’ils n’achètent pas des faux. »

Émile Gallé est l’artisan-verrier le plus représentatif du xixe siècle. Originaire de Nancy, il est très tôt sensibilisé à l’art et la nature. Fils d’un industriel, Émile Gallé suit la voie de son père, Charles, et fonde sa maison La Garenne où il réalise ses premières œuvres. La carrière d’Émile Gallé est à son apogée en 1889 où il reçoit à l’exposition universelle de Paris le Grand prix et la médaille d’or pour ses travaux et est fait officier de la Légion d’honneur. Il fonde peu de temps après l’École de Nancy fer-de-lance de l’Art nouveau en France.

L’exposition se concentre sur les œuvres en verre de Gallé et présente également les travaux des verreries de Nancy Frères Daum&Cie. Reflets, nuances et couleurs sont les maîtres mots de l’exposition qui promène le visiteur au travers des vases qui ne sont plus de simples objets matériels, mais l’emmènent dans des contrées lointaines d’Asie, des jardins d’Éden ou à la rencontre de belles nymphes.

En plus d’être réputé pour la beauté de ses œuvres, Émile Gallé est aussi reconnu pour sa connaissance en matière de techniques du verre. Très tôt, en collaboration avec Victor Prouvé, il s’initie au travail du verre et perfectionne ses techniques : gravure, émaillage et patine n’ont plus de secrets pour lui. Il est même à l’origine de certaines techniques comme la marqueterie de verre qui consiste à découper des morceaux de verres colorés et les déposer dans le verre en fusion. L’exposition présente d’ailleurs un vase décoré de fleurs de chrysanthèmes (voir le diaporama) réalisé avec une technique de gravure à la roue et à l’acide. Ce vase bleu foncé et mat révèle à la lumière des détails insoupçonnés.

Les œuvres de Gallé reflètent son amour pour la botanique et la nature dans laquelle se trouve selon lui la beauté la plus pure. Il est à la fois naturaliste et artiste. Avant toute chose, il procède à une étude minutieuse des plantes et fleurs qu’il reproduit ensuite dans ses créations. Le visiteur pourra admirer à l’exposition de magnifiques vases fleuris comme le vase décoré de clématites (voir diaporama) réalisé grâce à la technique du soufflé ce qui en fait une pièce unique.

On retrouve également dans les œuvres de Gallé des influences de l’art du Japon. Formes japonisantes et paysages d’Hokusaï ont trouvé leur place dans les œuvres de Gallé comme dans le vase décoré d’un dragon (voir le diaporama). Le chrysanthème, fleur originaire d’Asie, est le motif le plus présent dans l’œuvre de Gallé.

Ne dit-on pas « tout ce qui est petit est joli » ? C’est sans doute dans ce domaine qu’Émile Gallé excelle. Un amour pour la précision qui lui permet de créer des objets d’une incroyable finesse ; par exemple, ce petit flacon de parfum (voir diaporama), produit en série limitée, qui représente une femme habillée d’une robe Belle Époque flânant dans un jardin. Bien que très petit, l’objet attire le regard et intrigue par son raffinement et sa subtile couleur jaune.

Dans le cadre d'une utilisation des contenus de Russia Beyond, la mention des sources est obligatoire.

Ce site utilise des cookies. Cliquez ici pour en savoir plus.

Accepter les cookies