L’homme qui marche sur les terres de la Sibérie

C’était à son fils Robert d’avoir ce courage de reconstituer l’arbre généalogique après s’être rendu en Sibérie…une dizaine de fois. Source : service de presse

C’était à son fils Robert d’avoir ce courage de reconstituer l’arbre généalogique après s’être rendu en Sibérie…une dizaine de fois. Source : service de presse

Il se dit Russe dans son âme et dans son cœur bienqu’il soit né en France. Robert Viel est dijonnais dont le père, Christopher Glotoff, est un « pur » Sibérien ayant vécu la plupart de sa vie dans le Jura français, dans le tout petit village de Menotey.

Sans jamais oublier le russe ni de jouer de son vieil accordéon « Katucha » et d’autres chansons de la Guerre, Christopher n’a tout de même jamais osé retourner chez les siens, en Sibérie. Cet homme du Baïkal aurait soufflé, en 2013, ses cent bougies, mais, il y a trois ans, il est parti aux cieux. C’était à son fils Robert d’avoir ce courage de reconstituer l’arbre généalogique après s’être rendu en Sibérie…une dizaine de fois.  Il a retrouvé toute sa famille russe - ses tantes, oncles, cousins et cousines qui croyaient Christopher mort – et c’est sur eux tous, et sur son père, bien sûr, qu’il a écrit son deuxième livre « J’irai marcher sur tes terres », sorti au tout début du 2013 aux Editions du Murmure.

 « Il y avait dans le projet de Robert comme une sorte de mission sacrée, un devoir de mémoire, une histoire d’amour… L’histoire de Robert, et sa personnalité sont attachantes, car c’est avec le cœur et non la tête qu’il a entrepris ce périple incroyable, vers des gens dont il ne connaissait rien, dont il ne parlait pas la langue et dont la région, au départ, devait lui être difficile à situer sur une carte », écrivit dans la préface Laurent Brayard, historien et rédacteur à la radio « La voix de la Russie ».

Robert Viel: « Mes » Russes  sont comme le lac Baïkal ». Source : service de presse

L’auteur de « Christopher Glotoff. L’homme du Baïkal » (2008), Robert Viel a mis quelques mois pour écrire son deuxième ouvrage, qu’il espère voir bientôt traduit en russe. Il est intéressant qu’il ait choisi pour la couverture de son livre la photo de l’ancien carnet d’adresse de son père : celui que Christopher a gardé dans sa maison française pendant toute sa vie. Retrouvée un jour, presque par hasard, cette vielle chose a aidé le fils à se rendre jusqu’à la maison où est né son père, il y a presqu’un siècle.

« Je pense que mes futurs lecteurs vont apprécier de découvrir ce pays sous l'angle de l'humilité, de sa richesse humaine , c'est la Russie profonde que je veux mettre sur le devant de la scène: la mienne tout simplement », explique Robert, « Mes » Russes  sont comme le lac Baïkal : on reste humble devant lui, alors si tel est le cas, il vous transmet son énergie, s'ouvre à vous à travers la pêche, son eau miraculeuse, sa féérie n'a pas d'égal. Ceux qui connaissent « Le Vieux » savent que sa colère est terrible et instantanée ».

Le lac Baïkal justement. Rien ne fascine ni manque à ce fils d’un soldat russe que la possibilité de se mettre au bord du Baïkal, couvert de glace en hiver ou tout agité en été, et de passer des journées entières en compagnie de sa famille sibérienne. Lui ne parle pas encore russe avec aisance, eux ne parlent pas français du tout. Mais ils arrivent à se comprendre, à se parler et même à se téléphoner, une fois Robert rentré en France. Voilà pourquoi ce nouveau livre recueille le souvenir sur toutes ses rencontres.

Un si heureux début de l’année va se poursuivre pour Robert à toute allure. Conférences,  dédicaces, recherches d’un producteur seront d’importance considérable : Robert rêve depuis longtemps que l’histoire de sa famille soit montrée dans un film. Et pas de raisons de croire que ce « Français russe » arrête avec ses voyages en Russie. « La Sibérie, cet été ! », s’exclame-t-il, « Baïkal m'attend : il ne serait pas content que je lui sois infidèle… ses tempêtes, j'en ai peur ! »

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