La musique pour oublier le vacarme des canons

Une répétition de l'Orchestre d’une Grande Europe pour la Paix.

Une répétition de l'Orchestre d’une Grande Europe pour la Paix.

service de presse
Les 27 et 28 juillet, de jeunes Européens se réuniront en un orchestre pour promouvoir à travers la musique la paix sur le continent européen.

Depuis plus d’un an, l’Ukraine est secouée par un conflit armé qui a déjà couté la vie à plus de 7 000 personnes. Les pays voisins font régulièrement des démarches diplomatiques pour mettre fin aux affrontements, mais ces tentatives restent lettre morte. Les affrontements persistent, mettant en danger la paix sur le continent européen.

Quand les adultes n’arrivent pas à régler le problème c’est aux jeunes de jouer. Jouer des  cordes et des touches, comme le veut le concept de l’Orchestre d’une Grande Europe pour la Paix, projet international initié par les Français Benoit Odille et Chloé Renouf.

« J'avais suivi Daniel Barenboïm et son orchestre composé de jeunes Israéliens et Palestiniens, je me suis dit qu'il fallait le même type d'initiative pour l'Europe, l'Ukraine et la Russie, car seule la beauté universelle de la musique classique peut transcender les tensions et la jeunesse devrait y prendre une part active, ne pas rester neutre, » dit Benoit Odille.

Composé en majorité d’étudiants et de jeunes diplômés, dont la moyenne d’âge se situe autour de 23 ans, l’orchestre comprend 17 musiciens de Russie, d’Ukraine, d’Allemagne, de France et d’autres pays européens. Pour évaluer le niveau des musiciens, les organisateurs ont fait passer des auditions avec la chef d’orchestre Reta Kazarian. Ceux qui avaient des difficultés à venir à l’audition en France étaient jugés à partir de vidéos d’examens de fin d’année ou de concerts de gala mises en ligne. Afin d’encourager les jeunes musiciens et d’insuffler une cohérence à l’ensemble, quelques professionnels ont été invités à jouer à leurs côtés.

L’engagement des participants au projet n’était pas tâche facile. Souvent, il fallait à Benoit Odille se déplacer en personne dans les conservatoires pour convaincre les étudiants, croisés dans des couloirs, que son projet valait le coup.

« Je suis allé deux semaines à Moscou cet hiver faire la tournée des conservatoires, frapper aux portes, engager des conversations impromptues avec les étudiants et leur raconter dans un russe de bricolage notre projet. Au final trois vont venir. C'était une vraie aventure ! », raconte M. Odille. « A Paris, la difficulté a été de trouver des musiciens d'Europe de l'est car il y en a relativement peu. Au CNSM de Paris j'ai rencontré la seule Ukrainienne, par hasard, qui m'a mis en relation avec ses amis à Odessa et Berlin. Ils seront là fin juillet ce qui montre que lorsqu'on ose les portes s'ouvrent et les solutions apparaissent ».

L’autre problème auquel les concepteurs de l’Orchestre d’une Grande Europe pour la Paix ont eu à faire face était de trouver des financements pour faire venir les musiciens, les loger, louer des instruments et les salles de concert. « La moitié des fonds nécessaires au projet proviennent de sponsors tels que des entreprises privées, des fonds de soutien à la jeunesse, des institutions ou des élus. L'autre moitié est récoltée, encore aujourd'hui, via une plateforme de financement participatif sur interne », confie Benoit Odille. A l'heure actuelle, il manque encore 3000€ pour boucler le budget.

Les difficultés financières ne découragent pourtant pas les jeunes Européens, d’autant plus que la fin justifie les moyens. Les deux concerts prévus les 27 et 28 juillet à la Maison de l’UNESCO et à l’église Saint-Germain l’Auxerrois auront lieu dans le cadre de conférences à l’UNESCO et à Sciences Po Paris consacrées au 70e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Organisées par l’Association des Jeunes pour une Grande Europe, ces conférences réuniront des jeunes, futurs leaders européens, ainsi que des responsables et des élus– une audience dont on ne peut que rêver.

« Nos concerts entendent inspirer ces êtres humains-là, pour qu'ils fassent une vraie révolution émotionnelle intérieure et trouvent le courage de s'engager pour la paix et la coopération, à un moment de l'histoire où nous en avons plus que jamais besoin. Et pourquoi pas inspirer, par ricochet, les dirigeants de nos pays eux-mêmes ! » s’enthousiasme Benoit Odille.

Les jeunes musiciens joueront des œuvres de Tchaïkovski, Mozart, Brahms, Dvorak et Mendelssohn.

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