Le 15 juillet 2016, trois léopards – Akhouna, Viktoria et Killi – ont été relâchés dans les montagnes du Caucase russe. Les animaux, dont les déplacements seront suivis grâce à des colliers satellites, devront refonder l’espère dans la région.
L’un des plus célèbres poèmes russes du XIXe siècle, Le Novice de Mikhaïl Lermontov, contient une scène importante : le protagoniste combat un léopard dans le Caucase. Pourtant, vers le milieu du XXe siècle, l’animal a presque disparu de la région.
La vie des grands prédateurs à proximité de l’homme se terminait tragiquement pour les félins. Avant la révolution russe déjà, il était permis de tuer les léopards par tous les moyens : les habitants les abattaient par armes à feu ou leur jetaient de la viande empoisonnée.
Le programme de réintroduction des léopards iraniens en milieu naturel est mené depuis 2007 par les services environnementaux russes en collaboration avec le Fonds mondial pour la nature(WWF). La construction d’un Centre d’élevage de léopards à Sotchi a été lancée au même moment. Les animaux des zoos ordinaires ne peuvent être relâchés dans la nature, car ils ne savent pas chasser et n’ont pas peur des hommes.
Les prédateurs récemment relâchés dans la nature ont grandi au Centre. Pour repartir dans la nature, ils ont dû passer un examen. Chaque « étudiant » a dû attraper un chevreuil, un cerf ou un mouton et démontrer sa compréhension des dangers qui émanent de l’homme.
Tous les quatre ont réussi la première tâche, mais un léopard a échoué le deuxième test : il s’approchait des hommes avec trop d’insouciance et de curiosité. Au final, seuls trois des quatre léopards ont été relâchés.
Les zoologues ont également cherché à minimiser les dangers pour leurs protégés. Pendant près de 10 ans, ils ont accru le nombre d’ongulés, proie de choix pour les bêtes féroces, dans la zone montagneuse destinée aux léopards. La population locale a été renseignée sur les poursuites pénales en cas de braconnage et l’importance des léopards en tant que symbole du Caucase.
« Il faut au moins 50 individus matures dans la région pour que la population soit stable, c’est-à-dire capable de se reproduire. C’est l’objectif de notre programme », précise Igor Tchestine, directeur de WWF Russie. L’état de santé des léopards est surveillé par des zoologues, un groupe mobile rejoindra les animaux en cas de besoin. Si tout se passe correctement pour les trois premiers léopards, de nouveaux individus seront relâchés dans la nature.
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