Accident du Boeing-737 : ce que l'on sait au lendemain du drame

Une femme dépose des fleurs devant le siège de la délégation de la région de Rostov à Moscou pour rendre l'hommage aux victimes du crash d'un Boeing 737-800 survenu à Rostov-sur-le-Don le 19 mars 2016.

Une femme dépose des fleurs devant le siège de la délégation de la région de Rostov à Moscou pour rendre l'hommage aux victimes du crash d'un Boeing 737-800 survenu à Rostov-sur-le-Don le 19 mars 2016.

Maksim Blinov/RIA Novosti
Les secouristes ont achevé les recherches sur le lieu de l’accident du Boeing-737-800 de la compagnie FlyDubai, qui s’est écrasé dans la nuit du 18 au 19 mars lors d’une manœuvre d’atterrissage à Rostov-sur-le-Don, dans le sud de la Russie. Une opération d’identification des victimes est en cours. Le Comité intergouvernemental d’aviation (des pays de la CEI) a entamé le décryptage des boîtes noires.


Les secouristes ont achevé les travaux de recherche sur les lieux du crash d’un Boeing-737-800 de la compagnie FlyDubai à Rostov-sur-le-Don. Les experts entament l’opération d’identification des restes qui sera réalisée non pas « directement », mais par l’analyse de l’ADN. Ils précisent qu’elle prendra une quinzaine de jours. Les deux boîtes noires de l’appareil ont été retrouvées et ont été transférées à Moscou pour décryptage. Les spécialistes du Comité intergouvernemental d’aviation (MAK) ont commencé à déchiffrer les enregistrements.


L’enquête

Les investigations prendront du temps, a déclaré aux journalistes Maxime Sokolov, ministre russe des Transports et président de la commission gouvernementale pour l’enquête. Il a précisé que l’instruction serait menée par le Comité d’enquête du Comité d’aviation.

Une commission de quatorze membres de la compagnie FlyDubai est arrivée sur les lieux. Selon l’agence TASS, elle s’occupera principalement des indemnisations aux parents des victimes. Le site de la compagnie précise que celle-ci prévoit de payer 20 000 dollars aux familles.

Le dialogue entre pilote et contrôleur aérien

La Toile publie les discussions entre la tour de contrôle de Rostov-sur-le-Don et les pilotes du Boeing, mais leur authenticité n’est ni confirmée ni infirmée par les sources officielles.

Si l’enregistrement est authentique, il prouve que la situation n’était pas inquiétante. A la demande de l’équipage de préciser les conditions météorologiques dans le secteur, le contrôleur fait état de coups de vent, d’une visibilité de six kilomètres, d’une pluie violente et de turbulences.

Le commandant de bord annonce alors son intention d’effectuer une deuxième tentative d’atterrissage et salue le contrôleur, après quoi l’enregistrement s’interrompt.

L’aéroport voisin

Alexandre Neradko, président de l’Agence des transports aériens de Russie, a déclaré qu’il n’y avait pas de grief contre les contrôleurs aériens de Rostov-sur-le-Don. Conformément aux règles internationales des vols, la décision sur le départ et l’atterrissage est prise par le commandant de bord, car lui seul connaît le règlement intérieur de la compagnie et les capacités techniques de l’appareil dans le contexte de mauvaises conditions météorologiques.

Le directeur exécutif de l’agence Aviaport, Oleg Panteleïev, a fait remarquer dans une interview à RBTH que les contrôleurs aériens avaient annoncé à l’équipage avant même le décollage que les conditions météorologiques étaient mauvaises à Rostov-sur-le-Don et que la vitesse du vent atteignait par endroits 100 km/h.

Les experts russes ne comprennent pas pourquoi le commandant de bord n’a pas redirigé l’avion vers un aéroport voisin. Mais Oleg Smirnov, pilote émérite de l’URSS et président de la Commission de l’aviation civile du Service de contrôle des transports, a indiqué à l’agence TASS que les compagnies low cost « ne recommandaient pas à leurs commandants de bord de rediriger l’appareil vers un autre aéroport, une telle décision entraînant des frais et des tonnes de carburant supplémentaires ».

Toutefois, c’est aux experts de préciser les circonstances de l’accident, a-t-il ajouté.

Indemnisations

Outre les 20 000 dollars versés par FlyDubai, les familles des victimes toucheront un million de roubles supplémentaires (environ 13 000 euros) de la part du gouvernement russe.  

« La caisse de retraite de Russie décidera, en commun avec les structures de protection sociale de la région de Rostov-sur-le-Don, des personnes qui ont droit aux indemnisations, notamment pour perte de soutien de famille et disparition de membres de famille », a annoncé le ministre du Travail et de la Protection sociale, Maxime Topiline.                                                                                                               

Contexte

Un Boeing-737-800 de la compagnie FlyDubai en provenance de Dubaï s’est écrasé dans la nuit du 18 au 19 mars en tentant d’atterrir à Rostov-sur-le-Don. Il n’y a aucun survivant sur les 55 passagers et les 7 membres d’équipage.

Après une première tentative de se poser, l’avion a tourné pendant deux heures au-dessus de l’aéroport avant que le commandant ne prenne la décision d’effectuer une deuxième manœuvre d’atterrissage.

Cette seconde tentative a viré au drame : l’appareil n’a pas pu se poser et a chuté alors qu’il essayait de reprendre de l’altitude.

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