Réchauffement : quels leviers de pression prévoit l’Accord de Paris ?

 la Russie doit élaborer au début des années 2020 un plan de développement à faible empreinte de carbone qui permettra de réduire les émissions des gaz à effet de serre à 70% du niveau de 1990 d’ici 2050.

la Russie doit élaborer au début des années 2020 un plan de développement à faible empreinte de carbone qui permettra de réduire les émissions des gaz à effet de serre à 70% du niveau de 1990 d’ici 2050.

Shutterstock/Legion Media
Les tentatives entreprises de longue date par les Nations unies pour contraindre les pays à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre semblent avoir abouti sur l’élaboration des mécanismes nécessaires, mais une solution réelle du problème est repoussée aux années 2020. La Russe continuera de s’intégrer dans la tendance à faible empreinte de carbone, mais laissera dans l’ensemble son comportement inchangé.

L’Accord de Paris sur le climat signé par la quasi-totalité des pays du monde semble être capable sinon de réduire, du moins de freiner l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre dès cette décennie. Les négociateurs ont réussi à fonder l’Accord de Paris sur un système de leviers et de contrepoids financiers et politiques plus efficaces que la base du Protocole de Kyoto (1997), qui fut un échec.

L’argent et le prestige

Ainsi, si les pays en développement ne se conforment pas aux contributions déterminées au niveau national (INDC), ils risquent de rester sans soutien financier de la part des donateurs qui se sont entendus – ce qui est fixé par l’Accord de Paris – pour débloquer jusqu’à 100 milliards de dollars aux programmes d’adaptation aux changements climatiques.

Et bien que le document ne prévoie aucune sanction ni contrainte, les agences et fondations des Nations unies, ainsi que la Banque mondiale (BM) ont d’ores et déjà gelé les allocations et les investissements dans nombre de projets liés à l’industrie houillère qui est considérée dans le monde comme l’une des plus grande sources de dioxyde de carbone, responsable de l’effet de serre dans l’atmosphère.

Les pays développés seront obligés pour leur part de réaliser les objectifs nationaux de réduction des émissions, car ce sera une question de prestige et d’ententes réciproques entre eux.

Toutefois, l’Accord repousse le premier rapport sur les résultats des INDC à 2022, ce qui signifie que la lutte contre le réchauffement climatique et les émissions des gaz à effet de serre n’entrera dans le concret que dans les années 2020.

Russie : business as usual

La Russie, tout comme la Chine, se situe dans le groupe intermédiaire de pays qui ne sont ni donateurs ni bénéficiaire d’aide financière. Ainsi, ces prochaines années, elles continueront de s’insérer dans la tendance bas carbone et essaieront d’en profiter pour développer leurs économies nationales.

Aux termes de l’Accord, la Russie doit élaborer au début des années 2020 un plan de développement à faible empreinte de carbone qui permettra de réduire les émissions des gaz à effet de serre à 70% du niveau de 1990 d’ici 2050. Selon Alexeï Kokorine, responsable du département russe de WWF (Fonds mondiale pour la nature), la Russie possède d’ores et déjà une telle stratégie et « il suffira de l’adopter officiellement », mais ce ne sera fait que vers 2022.

D’ici là, estime-t-il, la Russie continuera d’agir comme d’habitude et n’introduira pas de mesures spéciales visant à réduire les émissions, vu que la plus grande partie de celles-ci (82,1%) revient au secteur énergétique contrôlé par les grandes sociétés publiques.

Alexeï Kokorine fonde de grands espoirs sur un éventuel affaiblissement du contrôle des PME qui pourront, d’après lui, planifier leurs activités « pour dix ans au lieu de trois » et « devenir énergétiquement plus efficaces ».

Le ministre russe des Ressources naturelles, Sergueï Donskoï, présent à Paris, a promis que la Russie introduirait entre 2016 et 2018 pour les entreprises un système de comptes rendus obligatoires sur leurs émissions.

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