En Russie, le commerce en ligne vole de record en record

Grands vainqueurs, les détaillants chinois menacent de terrasser les entreprises russes.

Grands vainqueurs, les détaillants chinois menacent de terrasser les entreprises russes.

Sergeï Konkov / TASS
En 2016, un tiers du marché russe du commerce en ligne était occupé par les boutiques étrangères, 90% des ventes étant réalisées par la Chine. Les experts estiment que si cette tendance venait à se confirmer, les détaillants chinois pourraient définitivement supplanter les entreprises nationales au cours des prochaines années.

En Russie, selon le bilan 2016, le volume des ventes en ligne a connu une croissance de plus de 20%, atteignant 920 milliards de roubles (14,9 milliards d'euros) : c'est ce qui ressort d'une étude de l'Association russe des compagnies du commerce en ligne, regroupant les plus grands détaillants en ligne du pays. Selon les prévisions de l'ACCL, en 2017 le marché dépassera mille milliards de roubles (16,2 milliards d'euros).

Ceci étant, les Russes choisissent de plus en plus de faire leurs achats sur des sites étrangers : l'année dernière, le marché du commerce transfrontalier a augmenté de manière bien plus importante (37%) que le marché local (6%). Au final, les détaillants étrangers ont engrangé en 2016 plus de 300 milliards de roubles (4,9 milliards d'euros), soit un tiers du marché.

« La croissance du segment transfrontalier du commerce en ligne est liée aux prix bon marché des marchandises étrangères, dû au non-paiement d'impôts et de taxes, explique Alexeï Fiodorov, président de l'ACCL. Aujourd'hui, toutes les livraisons arrivent dans notre pays en duty-free, tandis que les détaillants russes doivent s'acquitter des impôts et taxes », affirme-t-il.

Selon les données de l'ACCL, 90% des livraisons depuis l'étranger se font via des colis venant de Chine. Ceci dit, en termes financiers, la part des détaillants chinois représente seulement un peu plus de 50%, ce qui témoigne de la valeur peu élevée des marchandises venues de ce pays.

« Encore quelques années et il ne restera plus rien du commerce en ligne russe, nous vendrons exclusivement des marchandises chinoises, et pour la Chine, la Russie sera alors devenue un marché pour le commerce détaxé, commente Alexeï Fiodorov. Nous n'avons pas de loi suffisamment précise qui mettrait en place des taxes et des impôts pour cet immense trou noir de la douane russe portant le nom de commerce en ligne transfrontalier », considère l'expert.  

L'année dernière, le chinois Aliexpress est devenu le magasin en ligne le plus populaire en Russie. Son auditoire s'établissait en janvier 2017 à plus de 22 millions d'utilisateurs uniques. Loin derrière, on retrouve en seconde position le détaillant russe Ozon.ru, dont l'auditoire est de 9 millions de personnes. Le trio de tête est fermé par le magasin en ligne d'électroménager russe Eldorado.ru, comptant 7,5 millions d'utilisateurs.

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