Une nouvelle grande roue sera construite dans le nord-est de Moscou, dans le quartier hébergeant l’Exposition des réalisations de l’économie nationale (VDNKh). Elle pourra accueillir 1,5 million de visiteurs par an, a annoncé à RBTH Amiran Moutsoïev, membre du conseil d’administration du groupe Régions, unique investisseur du projet.
La roue haute de 140 mètres sera ainsi la plus haute d’Europe, raflant lce titre au London Eye qui détient actuellement la palme avec 135 mètres.Selon Amiran Moutsoïev, le projet de grande roue a été élaboré par le cabinet d’architecture Chapman Taylor et la société suisse de conception et de construction d’attractions à sensations fortes Intamin AG. Le montant des investissements n’est pas dévoilé, mais le retour sur investissement est attendu au bout de huit ans.
« La grande roue deviendra ces prochaines années l’un des cinq sites de divertissement les plus visités de Moscou », estime Amiran Moutsoïev, ajoutant que cela permettra d’accroître de plus d’un million et demi par an le nombre de touristes russes et étrangers se rendant à Moscou.
Environ 17,5 millions de touristes, dont 4,5 millions d’étrangers, ont visité Moscou l’année dernière, a annoncé le département du Sport et du Tourisme de la ville. Ainsi, le nombre total de touristes pourrait augmenter d’environ 9% après la construction de la grande roue.
Crédit : Groupe Régions
La nouvelle attraction sera dotée de trente cabines étanches pouvant accueillir 20 personnes chacune. Une révolution durera 25 minutes. Le projet prévoit également une galerie couverte, plusieurs restaurants à thème, des magasins, une salle de cinéma et même un musée de cire.
« Nous avons décidé que la grande roue de Moscou serait la plus haute d’Europe parce que c’est stratégiquement important pour la ville », a poursuivi Amiran Moutsoïev. Selon lui, la nouvelle grande roue donnera une impulsion au développement du secteur de divertissement en Russie et améliorera le potentiel touristique de la ville.
Le projet est considéré d’un œil sceptique par Irina Irbitskaïa, experte en urbanisme et directrice du Centre des compétences urbaines de l’Académie présidentielle russe de l’économie nationale et de l’administration publique.
« Du point de vue des affaires, c’est une idée commerciale intéressante si l’on s’oriente sur les touristes chinois, mais pour la ville l’idée semble douteuse, car elle ne rapportera pas énormément », a-t-elle affirmé à RBTH.
Selon elle, les urbanistes étudient aujourd’hui l’effet multiplicateur de tout projet de ce genre : il est important qu’il rapporte des bénéfices aux propriétaires, mais il faut qu’il permette également d’obtenir une augmentation du nombre de PME engagées dans le quartier où il sera réalisé. Or, le secteur du VDNKh est déjà surchargé en termes de flux touristiques.
« Attirer les touristes est une affaire complexe qui dépend de la qualité du milieu urbain et du bien-être des habitants. Par exemple, le London Eye est loin d’être la première destination des touristes qui viennent à Londres, avant tout parce que la ville est confortable et intéressante », a-t-elle fait remarquer.
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