Fin 2015, le lac Karatchaï (région de Tcheliabinsk en Sibérie) a été rayé de la liste des endroits les plus dangereux de la planète. Jusqu’à une époque récente, c’était un véritable cimetière de déchets dangereux, dont le niveau de radioactivité était deux fois et demie supérieur à celui de Tchernobyl. En effet, dans les années 1950, les déchets de l’usine Maïak, à l’origine de la création de l’arme nucléaire par l’Union soviétique, furent déversés dans le lac. Et bien que depuis 1956, rien de dangereux n’y ait été jeté, les substances accumulées étaient très problématiques.
Au tournant du nouveau millénaire, il est de toute évidence devenu urgent de régler le problème des déchets radioactifs. La Russie a alors adopté en 2007 un programme national de nettoyage des territoires contaminés. Les déchets « y étaient souvent entassés depuis 30, 40 ou 50 ans, les barrières de sécurité rouillaient, il y avait un risque d’accidents », explique Sergueï Kirienko, directeur général de l’Agence russe de l’énergie atomique Rosatom.
Le pays s’est alors attaqué au problème du lac Karatchaï : en 2015, le plan d’eau a été entièrement vidé et remis dans un état écologiquement acceptable, et le risque de propagation de la radioactivité par le vent éliminé.
Outre le nettoyage de ce lac et d’autres sites de dépôt de combustible nucléaire usagé, le programme russe a permis la création de systèmes territoriaux de surveillance efficace des rayonnements et d’intervention d’urgence. L’expérience professionnelle accumulée peut être utilisée pour le démantèlement des centrales nucléaires de première génération en Europe et au Japon.
Un partenariat pour la sécurité
La Russie s’est également attelée à l’élimination des sous-marins nucléaires hors service, stockés en Extrême-Orient. Une aide internationale substantielle a été fournie au pays dans le cadre du Partenariat mondial contre la prolifération des armes de destruction massive et des matières connexes, où la France joue un rôle important.
« De très bons résultats ont été obtenus depuis la mise en place du Partenariat mondial. Il est important pour nous que la Russie soit un partenaire réel, qui participe aux projets plutôt que de se contenter d’utiliser l’aide offerte. Rosatom est un acteur clé au sein de ce partenariat », explique Christian Doll, directeur de projets du programme de Partenariat mondial du G8 au Commissariat français à l’énergie atomique et aux énergies alternatives.
À mesure que l’industrie de l’atome se sensibilise à la sécurité écologique, un nombre croissant d’experts se disent convaincus que l’énergie nucléaire doit jouer un rôle central dans le règlement des problèmes climatiques et la protection de l’environnement.
« Au cours du XXème siècle, nous, les hommes, avons brûlé des réserves de pétrole constituées en un million d’années, estime Bruno Comby, président de l’Association des écologistes pour le nucléaire. Aujourd’hui, nous devons trouver une source d’énergie fiable et écologiquement propre, et c’est, sans le moindre doute, l’énergie nucléaire.
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