Gazprom posera ses pipelines sans l’aide de l’Occident

Chargement du navire  S-Master à Dzhubga-Lazarevskoye-Sochi.

Chargement du navire S-Master à Dzhubga-Lazarevskoye-Sochi.

Alexey Kudenko/RIA Novosti
Sur fond de sanctions, Gazprom commence à entreprendre des actions concrètes afin de réduire sa dépendance technologique. La compagnie a officiellement annoncé avoir reçu un navire poseur de pipelines et envisage de l’utiliser pour la pose de Nord Stream-2 en collaboration avec un partenaire européen.

Gazprom a reçu son navire poseur de pipelines, l’« Académicien Tchersky », a déclaré le 19 mars lors d’une conférence de presse Vitaly Markelov, vice-président du conseil d’administration du géant gazier. « Gazprom a construit ce navire pour mener des travaux de construction d’oléoducs, pour travailler sur le plateau océanique (…) il est universel », a-t-il déclaré. Selon lui, la compagnie prévoit pour l’instant d’utiliser ce navire sur le plateau océanique de Sakhaline (Extrême-Orient russe).

Les navires poseurs de pipelines sont une technologie rare, il n’en existe qu’une dizaine d’exemplaires dans le monde. Jusqu’à aujourd’hui, tous les grands pipelines sous-marins de Gazprom avaient été construits par des sous-traitants occidentaux, en particulier la compagnie italienne Saipem, qui a travaillé sur Blue Stream et Nord Stream. Depuis l’introduction des sanctions et dans une situation de forte opposition politique des Etats-Unis et de l’Union européenne aux plans de Gazprom visant à contourner l’Ukraine en construisant de nouveaux gazoducs (en mers Noire et Baltique), l’absence de capacité technique pour poser les éléments de pipe-line pouvait empêcher de finaliser ces projets.

Le navire utilisé pour construire Nord Stream-2 ?

Selon le journal Kommersant, le poseur de pipe-line pourrait participer à la construction de Nord Stream-2. « Un accord de transfert d’une partie des travaux à un sous-traitant pourrait être conclu avec le groupe occidental vainqueur de l’appel d’offres », a précisé l’une des sources du journal. « Ce navire pourrait potentiellement être utilisé dans la construction de Nord-Stream-2. Mais la pose d’un pipeline, ce n’est pas seulement un navire spécialisé, ce sont aussi des compétences, des hommes, des technologies, des licences, du matériel supplémentaire. Gazprom ne parle pour l’instant que d’une utilisation sur le plateau continental. Par conséquent, si des éléments du pipeline doivent être posés au fond de la mer Baltique, il faudra, d’une façon ou d’une autre, faire appel à des étrangers », a déclaré au journal Vzgliad Viktor Khaïkov, président de l’Association nationale des services liés aux hydrocarbures.

Gazprom et la société Nord Stream-2 n’ont pas souhaité faire de commentaires. L’appel d’offres pour la pose du pipe-line a déjà été annoncé, ses résultats seront dévoilés avant la fin de l’année.

Ce texte a été rédigé sur la base d’articles de Kommersant et Vzgliad.

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