Application BlaBlaCar.
Ekaterina TchipourenkoLa plateforme communautaire de covoiturage BlaBlaCar de Frédéric Mazzella a fait son apparition en Russie en 2014. Elle a été rejointe un peu plus tard par StarOfService, un site de mise en relation des professionnels indépendants avec les particuliers, et par Kameleoon, un logiciel de personnalisation puis d’A/B Testing (technique consistant à comparer les performances réalisées par une page web avec celles obtenues par une ou plusieurs variantes).
Un recrutement axé sur le personnel local
StarOfService a été lancé en juin 2015 dans 80 pays à la fois, notamment en Grande-Bretagne, au Mexique et au Brésil. Cette start-up voit un grand potentiel de croissance dans les pays des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) et, selon Lucas Lambertini, l’un des co-fondateurs du site, la Russie est désormais inscrite sur la carte de l’expansion mondiale.
Ce pays « est un marché que nous considérons comme important et mature pour notre projet. L’intérêt pour les nouvelles technologies est énorme en Russie », explique Lucas Lambertini à RBTH. Les dimensions du pays ont un peu intimidé StarOfService, mais la jeune pousse mise sur les personnels locaux. « Nous avons décidé de nous entourer d’une très bonne équipe sur place. Recruter des personnes compétentes et russes était la clé ! », fait-t-il remarquer.
Le commerce en ligne : un fort potentiel en Russie
Les deux pays se ressemblent à bien des égards. Nicolas Brusson, cofondateur de BlaBlaСar, cite en exemple la répartition des revenus et l’organisation du système des transports en Russie et en France. « Après la Russie, la plateforme est arrivée en Inde et ce pays-là est tout autre : le réseau des transports intérieur est mauvais et le gouffre entre les riches et les pauvres est extrêmement large », souligne Nicolas Brusson.
En outre, la Russie est l’un des plus grands marchés du commerce en ligne avec plus de 80 millions d’utilisateurs de plus de 16 ans. BlaBlaCar a recruté un million d’usagers à l’issue des dix premiers mois de ses activités dans le pays. Pour ce qui est de StarOfService, « plusieurs milliers de clients russes s’inscrivent chaque semaine, note Lucas Lambertini. Les Russes ont une vraie culture de consommation de service, ce qui est, bien sûr, important dans notre domaine ».
La crise en Russie a frappé de plein fouet les start-ups françaises. Kameleoon travaille en France dans le domaine des médias, notamment avec les grands journaux. En Russie, le service déploie ses activités surtout dans le secteur du commerce en ligne qui connaît un développement vigoureux dans le pays. Les principaux clients sont les grandes entreprises de distribution d’articles de sport, notamment le russe Sportmaster et le français Décathlon qui a fait son apparition dans le pays assez récemment.
« À l’heure actuelle, les principaux marchés du commerce en ligne sont la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne. Mais dans quinze ans, la Russie pourrait se hisser au premier rang, estime Jean-Noël Rivasseau, fondateur de Kameleoon. D’ailleurs, l’entreprise n’a presque pas de concurrents dans le pays », affirme-t-il à RBTH.
Casse-tête bureaucratique
Toutefois, poursuit-il, la crise en Russie empêche la jeune entreprise de se développer aussi rapidement qu’elle le souhaiterait ou le pourrait : à la suite de la dégringolade du rouble, le prix des services de Kameleoon est devenu trop élevé pour les clients russes. Aujourd’hui, la start-up prévoit d’embaucher davantage d’informaticiens russes afin de réduire ses dépenses.
Autre gros problème : la bureaucratie. « Le principal casse-tête est la comptabilité. Le système bureaucratique est très lourd en France, mais il l’est encore plus en Russie », déplore Jean-Noël Rivasseau.
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