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Les algorithmes d’intelligence artificielle de la compagnie « Mivar » peuvent remplacer le personnel de centrales nucléaires, et même des représentants de professions nécessitant une grande réactivité. Le professeur Oleg Varlamov, fondateur de la compagnie, l’a évoqué avec RBTH. « Grâce à nous, nous verrons apparaître des « employés virtuels », des robots autonomes, capables de prendre des décisions de façon indépendante », affirme Varlamov.
Les experts sont pour l’instant sceptiques quant à ces promesses. « La compagnie ne dispose d’aucune donnée permettant de comparer sa technologie à d’autres, ni de résultats de compétition publiques », a-t-on commenté pour RBTH à l’Institut Skoltech de Science et de Technologie de Skolkovo (environs de Moscou).
Ce n’est pas la première percée russe dans le domaine de l’intelligence artificielle. En 2014, le programme Eugene Gootsman des chercheurs pétersbourgeois Veselov et Demchenko avait été confondue avec une intelligence naturelle. Durant un test à l’académie des sciences britannique Royal Society, 33% des juges avaient considéré qu’ils s’adressaient à une personne.
Les chercheurs avaient mis en scène le fait qu’Eugène correspondait au niveau intellectuel d’un adolescent de treize ans. Le programme a été le premier au monde à passer avec succès le test du mathématicien britannique Alan Turing.
« Mivar » signifie le plus petit point indentifiable d’un espace en trois dimensions. Jusqu’en 2012, le terme n’existait que dans l’esprit des mathématiciens. Comme le souligne Varlamov, les principes de base du concept de mivar furent élaborés en 1985. En 1993, le terme apparut. C’est Varlamov lui-même qui l’imagina : « Mivar » est un acronyme russe, signifiant « Réalité adaptable variable multifonctionnelle informatique ».
En 2012, Varlamov décide de faire de la théorie une réalité. L’un des premiers produits fut une plate-forme qui résolvait des problèmes de niveau scolaire avec des triangles. En présence de paramètres définis, elle pouvait en citer d’autres, par un raisonnement logique. Plus tard, le programme SmartSolver fut créé, permettant aux écoliers et aux étudiants de résoudre des problèmes de physique et de mathématiques.
Varlamov décide ensuite que ses « Mivars » peuvent aller beaucoup plus loin. Il trouve un investisseur, quitte son travail à l’institut Radio, où il travaillait à l’époque, et fonde sa propre compagnie. Il assure que son intelligence artificielle n’a pas d’analogue dans le monde. « Cette technologie est fondée sur des travaux d’avant-garde de l’école mathématique russe », annonce Varlamov.
Dans les systèmes d’intelligence artificielle existant aujourd’hui, les données sont mises en relation les unes avec les autres selon des règles définies. Mais dans les « Mivars », elles apparaissent sous forme d’espaces tridimensionnels. Les objets sont dénombrés sur un premier axe, leurs caractéristiques sur un second, et leurs relations réciproques sur le troisième.
Cette approche permet d’analyser les données plus rapidement, affirment ses créateurs. « Nos algorithmes peuvent calculer jusqu’à cinq millions de règles logiques par seconde sur un ordinateur standard », affirme Varlamov.
En mai 2015, Mivar a lancé son premier produit sur le marché : la plate-forme technologique Wi!Mi. Elle permet de créer ses propres systèmes d’expertise basés sur les algorithmes de Varlamov. Wi!Mi est capable d’automatiser entièrement n’importe quel processus manuel qui résisterait à une formalisation, du support IT et la création de documents comptables à l’audit financier.
Pour l’avenir, Varlamov parie sur des machines robotisées nécessitant une intelligence artificielle très développée. Selon les appréciations de l’International Federation of Robotics, le volume du marché des robots domestiques passera de 5,3 milliards de dollars actuellement à 17 milliards de dollars en 2017.
Cependant, Mivar a encore à prouver qu’il peut faire face à la concurrence. « Des centaines de groupes planchent sur des études similaires dans le monde », a déclaré à RBTH Dimitri Teterioukov, expert en intelligence artificielle et réalité augmentée, dirigeant du centre de technologie robotique de Skolkovo.
« Mivar est un mot incompréhensible ne désignant rien de plus que le fonctionnement habituel d’une intelligence artificielle logique. IBM et d’autres compagnies ont fait des avancées intéressantes. Veselov et Demchenko ont déjà passé le test de Turing. Pour l’instant, je ne vois pas en quoi les algorithmes de Mivar sont meilleurs », conclut Teterioukov.
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