Diriger un drone... c’est le pied !

Vostock-Photo
Un nouveau système de contrôle permettra de marcher sur une carte projetée au sol pour diriger un drone vers un point défini, et de même jouer avec lui à un football semi-virtuel. Viktoria Zavyalova

Fin juillet, des étudiants de l’Institut des sciences et technologies de Skolkovo (Skoltech, en banlieue de Moscou) ont présenté au forum SIGGRAPH 2016 (Special Interest Group on Graphics and Interactive Techniques) un nouveau système permettant à l’homme d’interagir avec les drones Light Air. Il permet de contrôler le drone d’une simple pression du pied sur une image projetée sur une surface. Ce nouveau système a reçu le prestigieux prix international des Laval Virtual Award, récompensant les développeurs.

« Apple a un jour inventé pour son iPhone des gestes grâce auxquels l’homme fait sienne la technologie, quand même un enfant comprend d’instinct comment se servir d’un appareil. Nous avons élaboré une conception tout aussi nouvelle de l’interaction de l’homme avec ses moyens de transport », explique le professeur Dzmitry Tsetserukou, dirigeant du laboratoire de robotique spatiale intelligente et chef du projet Light Air.

Le contrôle au bout du pied

Jusqu’à l’heure actuelle, il n’était possible de contrôler un drone que par radio. Skoltech a proposé d’utiliser un projecteur et un senseur 3D scannant l’espace devant le drone et reconnaissant les gestes humains. Pour donner une instruction, il suffit de toucher du pied l’image projetée par le drone.

Comme l’a déclaré à RBTH Mikhaïl Matrossov, l’un des concepteurs et étudiant de Skoltech, l’image peut être projetée sur n’importe quelle surface plane, par exemple de l’asphalte. « N’importe quelle surface devient un écran tactile. Nous n’avons pas encore essayé de l’utiliser sur de l’herbe, raconte Matrosov. Théoriquement, il est possible de toucher l’image sur un mur ou une table, mais on n’a pas toujours une table sous la main. Il est plus simple de se servir de ses pieds ».

Pour l’instant, les possibilités de commercialisation sont limitées, car il existe dans le monde assez peu de compagnies produisant des drones. « Le principal, c’est que nous ayons prouvé que le laboratoire que je dirige et que j’ai fondé à Skoltech a acquis en à peine un an un niveau mondial », affirme le professeur Tsetserukou.

Un piano interactif pour drones

Selon Dzmitry Tsetserukou, cette invention rend le contrôle de drones plus agréable et efficace pour l’homme. « Par exemple, si on drone projette une carte d’un lieu, il suffira de toucher du pied l’endroit souhaité pour l’agrandir et indiquer le point où le drone doit livrer un colis », explique le professeur Tsetserukou.

Lorsque le drone atteint son point d’arrivée, l’image projetée peut permettre au destinataire de découvrir son contenu, d’examiner le colis sous différents angles, de lire sa description, de l’accepter ou de le refuser. C’est le but de l’une des applications développées par Skoltech pour le nouveau système.

Une autre application est un piano interactif. Le drone projette l’image d’un clavier sur une surface. L’homme, en sautant sur les touches, peut jouer une musique et faire « danser » le drone.

La troisième application est le jeu de football interactif DroneBall. Le drone définit la position du joueur et ses jambes, projette l’image du ballon et se dirige vers l’endroit où le joueur l’a « envoyé » pour le récupéré et le renvoyer.
Selon le professeur Tsetserukou, à l’avenir, les drones pourront ainsi interagir non seulement avec les hommes, mais aussi avec des robots androïdes.

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