Source : Service de presse
Les candidats pour un poste enregistrent une vidéo dans laquelle ils répondent aux questions formulées par les employeurs, seuls les meilleurs candidats sont sollicités pour un entretien « live ».
Il faut noter que les candidats ne disposent pas de temps pour préparer et mémoriser les réponses, car le système est organisé de telle manière que les questions n’apparaissent qu’après le lancement de l’enregistrement.
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« L’option qui permet aux candidats de voir les questions et de réenregistrer les réponses existe, mais la plupart de nos clients utilisent la fonction « Sans réenregistrement ». Cela veut dire que les questions sont présentées au candidat les unes après les autres et il dispose d’un temps limité pour les lire, 15 secondes, par exemple. Une fois qu’il a lu la question, la caméra se met en marche. Ces entretiens sont très proches des conditions réelles, c’est très intéressant de les regarder, car on peut tout de suite évaluer la rapidité de réaction de tel ou tel candidat », explique la directrice du projet Ekaterina Khripchenko, une blonde élégante, depuis le bureau de la société, petit mais confortable et moderne, située tout près du centre de Moscou.
Le service est destiné aux entreprises-employeurs ainsi qu’aux agences de recrutement. Pour pouvoir utiliser le service, il faut payer un abonnement. Aussi, un accès illimité, par exemple, coûte 7 500 euros. Le service est gratuit pour les candidats.
Depuis le mois d’avril, 1200 personnes ont enregistré leurs entretiens sur le site, à peu près la moitié a été invitéé pour des entretiens en face-à-face. Les créateurs sont convaincus que le service permettrait aux employeurs d’économiser des dizaines de milliers de dollars.
« Les gens sont tous très différents, parfois nous intervenons dans les entretiens - cela peut arriver… Nous avons eu un jeune homme qui s’est enregistré dans une forêt et qui, pendant 10 minutes, répondait à une question sur le rêve. Son rêve était de voir tous ses souhaits se réaliser. Pendant les 10 minutes, il a énuméré tout ce qu’il souhaitait – un appartement, une voiture, etc. Imaginer un entretien en personne avec quelqu’un comme ça », - explique Khriptchenko.
Les candidats, eux, doivent vraiment s’attendre à des questions inattendues et difficiles.
«Parfois, nous avons des questions très drôles, plaisante la directrice générale de VCV. Parmi les derniers exemples en date : « Imaginez, une crise mondiale s’est produite, des catastrophes se sont déclarées. Qu’allez-vous cultiver : des choux ou des courgettes ? ».
Novie informatsionnie sistemi est l’opérateur du service VCV, la société a vu le jour le 30 septembre 2010, le développement du projet a duré un an et, en 2011, la version test du site a été lancée à Krasnoïarsk. Le test s’est avéré positif et, en avril 2013, le projet a été lancé grandeur nature.
Récemment, Ekaterina Khriptchenko est devenue directrice générale du projet : c’est une manager à succès qui avait travaillé dans l’une des plus grandes agences de relations publiques, Mikhailov & Partners, elle est diplômée de l'Université russe de l'Amitié des Peuples et, par ailleurs, écologue.
La femme d’affaires explique que les concepteurs du projet VCV sont Ilya Lazourtchenkov, directeur général de l’agence de branding Plenum, et Nikolaï Voltchkov, directeur initial du projet.
« L’idée est née parce que Nikolaï travaille dans le cinéma, et il perdait un temps fou dans les castings. Ils ont pensé qu’il serait super si les acteurs pouvaient enregistrer leurs mises en scène et les envoyer », poursuit Ekaterina.
Au cours de longues discussions, l’idée a évolué, l’investisseur clé de VCV Serguei Kouznetsov a rejoint le projet, ce qui a permis de louer un bureau et de lancer la version test du site, et Ekaterina Khriptchenko a été invitée à prendre le poste de directrice générale et à lancer le projet.
Début 2013, la société de conseil Ward Howell a racheté une petite part du projet pour devenir partenaire stratégique de VCV.
Il faut dire que la technologie de l’entretien vidéo est déjà très répandue en Occident. Aussi, les premiers projets de ce type ont vu le jour aux Etats-Unis, il y a plus de cinq ans. Les plus demandés d’entre eux sont hirevue.com et wowzer.com. Certaines grandes entreprises ont complètement adopté la technologie de l’entretien vidéo et versent des frais d’abonnement conséquents.
L’objectif principal de VCV aujourd’hui est de s’assurer une clientèle suffisante et d’atteindre la rentabilité. Ensuite, la société compte s’attaquer aux marchés étrangers, en premier lieu dans les pays de la CEI : quelques sociétés sont déjà intéressées en Biélorussie, au Kazakhstan et en Ukraine.
La principale difficulté que rencontre la société est la promotion du service sur le marché russe, assez conservateur.
« Les employeurs ont du mal à prendre des décisions sur de nouveaux produits, tant qu’ils ne les ont pas essayés et ne les connaissent pas, ils sont méfiants vis-à-vis de toutes les nouveautés, explique Ekaterina Khriptchenko. Aujourd’hui, nous consacrons beaucoup d’efforts au coaching, à l’éducation du marché, nous essayons de surmonter cette difficulté ».
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