Source : Archives personnelles
Le service en ligne d'étude et de pratique de la langue anglaise LinguaLeo est apparu en mars 2010, et il est aujourd'hui utilisé par plus de 5 millions de personnes. La popularité de LinguaLeo est en premier lieu due au fait qu'il règle le problème principal rencontré lors de l'étude d'une langue étrangère – l'absence de motivation.
Les utilisateurs ont la possibilité d'étudier l'anglais d'une manière pratique et accessible, mais ils y sont en outre incités grâce à une « gamification » (de l'anglais « game », signifiant jeu). Le personnage principal du service est le lion Leo – c'est votre guide personnel dans la jungle des langues.
C'est un lion totalement affamé, qu'il faut tout le temps nourrir de boulettes de viande. Et pour les obtenir, il faut lire des textes, regarder des vidéos, réussir des quêtes linguistiques et ancrer les connaissances acquises au cours des entraînements.
Le jeu, qui rappelle à beaucoup les tamagochi, dure longtemps. Sans vous en être rendu compte, vous avez dans votre cagnotte 8000 nouveaux mots.
L'idée d'un service éducatif en ligne n'est pas venue à Aïnour d'elle-même. Déjà, au cours de ses études à l'Ecole supérieure d'Economie, il menait un projet de cours individuels linguistiques « Club des locuteurs natifs », qui est devenu une entreprise stable au bout de quelques années.
Mais le rêve d'Aïnour était de porter le processus d'apprentissage des langues dans le monde d'Internet. C'est pourquoi il a vendu le Club des locuteurs natifs et, avec les 90 000 euros que cela lui a rapporté, il a rassemblé des développeurs. Il est parti pour six mois avec eux en Thaïlande pour donner naissance au service LinguaLeo.
Après avoir lancé la version béta, l'équipe est revenue à Moscou, où il est apparu clairement que le travail sur le projet ne faisait que commencer. Il fallait changer de business-model, attirer les utilisateurs, et surtout trouver des investisseurs. Le capital initial s'est rapidement tari et il a fallu interrompre le développement pour un temps.
Mais l'intervention d'Aïnour lors d'une convention d'innovation dans la ville de Perm a été salvatrice, apportant à LinguaLeo une première somme de 150 000 euros, investis par le créateur de Eruditor Group, Egor Roudi, et le directeur du fonds Altair Capital, Igor Ryabenkovo.
Après ce pitch réussi, les événements se sont déroulés rapidement : les premiers 100 000 utilisateurs se sont inscrits à LiguaLeo, un business-model adapté a enfin été trouvé – l'abonnement freemium –, l'équipe du projet a rejoint la dizaine de start-ups les plus prometteuses du Runet, elle a remporté le concours de business-plans technologiques BIT-2011, et un an après le lancement de la version béta l'entreprise était déjà rentable.
Ces succès étourdissants n'ont pas détendu Aïnour, et ils ont en plus donné un élan puissant à toute l'équipe. LinguaLeo s'est mis à conquérir de nouvelles plateformes : tout d'abord est sortie une application pour iPhone, puis pour WinPhone, et le service est désormais présent sur toutes les configurations de téléphones mobiles des trois plateformes les plus populaires, ce qui est l'objet d'une satisfaction particulière de l'équipe.
« L'avenir est aux technologies mobiles. Près de 35% de nos clients russes utilisent leurs mobiles. Au Brésil, cela monte à 50% », souligne Aïnour.
En juin 2012, LinguaLeo a attiré 3 millions de dollars investis par des business angels de Runa Capital. L'entreprise était relativement rentable avant même ces nouveaux fonds, mais Aïnour a décidé de miser sur une croissance rapide et sur la reproduction du modèle sur d'autres marchés.
Après cette augmentation de capital, l'équipe a été multipliée par cinq et s'élève aujourd'hui à 55 personnes. Elle s'est lancée sur le marché brésilien qui, d'après Aïnour, est très proche par son esprit du marché russe, bien qu'il ait ses spécificités. Et cela n'est que le début.
En souriant mystérieusement, Aïnour indique que LinguaLeo fera bientôt son apparition en Turquie. Et ce qui viendra après sera une grande surprise. Ce qui est clair, c'est qu'il n'est pas près de s'arrêter.
Qu'est-ce qui transforme un étudiant en un hommes d'affaires et un leader insatiable, capable de mener derrière lui une équipe vers le succès ? Aïnour estime qu'il suffit d'un grand désir de faire ce que tu aimes. Et comment se motiver à rechercher ce succès, il le sait de première main.
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