Alexandre Leonov : "Il s’agit d’une application de multiplication où l’enfant discute avec un personnage animé sans avoir peur de parler". Source : service de presse
L’application est composée de dix devoirs supervisés par l’enseignante Agnessa Ivanovna. Elle incarne ce que les Russes comprennent par le mot « institutrice », c’est-à-dire une femme sévère mais cordiale, « de plus de 45 ans », ayant une coiffure haute et des lunettes, et qui peut menacer de « réduire en poussière » ou de « donner en pâture à un ours enragé », sans avoir évidemment l’intention de le faire.
« L’idée est née après que nous ayons participé à l’exposition « Startup Weekend », organisée par Digital October. 125 projets sont passés sous nos yeux en un jour. Nous étions invités en tant que spécialistes. Une fois le « Startup Weekend » terminé, j’étais embarrassé et un peu choqué car je n’avais rien vu d’intéressant pour moi, seulement des clones des services occidentaux ou russes existants », explique Vladislav Goussev à La Russie d’Aujourd’hui.
Le profil de l’enseignante a été défini par des élèves de troisième année d’une école moscovite. Ils avaient le choix entre un extraterrestre, un robot, une chouette et d’autres personnages fantastiques, mais une majorité écrasante des enfants a voté pour l’institutrice ordinaire. Il est intéressant de noter que c’est Irina Grouchina, connue dans toute la Russie pour être la voix d’Elektronika, robot-garçon et personnage d’un célèbre film fantastique soviétique, qui a été choisie pour doubler Agnessa Ivanovna.
L’originalité de l’application repose sur les dialogues rendus possibles par un système de reconnaissance vocale très élaboré. L’institutrice électronique peut en effet non seulement appeler ses élèves par leur prénom, mais également tenir une véritable conversation. La leçon dure environ quatre-vingt-dix minutes, un diplôme et un message de félicitations arrivant dans la boîte électronique des parents à la fin du cours. Il ne reste ensuite aux parents qu’à vérifier les résultats.
« Nous proposons des options entièrement innovantes. Il s’agit d’une application de multiplication où l’enfant discute avec un personnage animé sans avoir peur de parler. Lorsqu’ils sont en classe, les élèves craignent parfois de se tromper devant les autres. Ce n’est pas le cas ici. Ils répètent deux fois, voire trois fois leur réponse », souligne Alexandre Leonov, le directeur général de NextStep.
L’entreprise NextStep Entertainment a été fondée en 2011. Elle a travaillé sur « Outchilka » pendant 1,5 an sans l’aide d’investisseurs, avant de lancer le projet en 2013. L’application est désormais accessible sur tous les smartphones et tablettes disposant des plateformes iOs et Android, et on peut la télécharger sur l’AppStore ou Google Play. Le coût du cours d’Agnessa Ivanovna est de trois dollars (2,28 euros).
« Les résultats obtenus grâce à Agnessa Ivanovna sont bien meilleurs qu’espéré. Nous savions que ce projet ne rapporterait pas beaucoup d’argent à court terme, mais plutôt à long terme », indiquent les créateurs.
À l’avenir, le projet « Oulitchka » sera amélioré pour proposer de nouveaux enseignants ainsi que d’autres matières telles que l’histoire, la physique, la géographie, la lecture et les langues étrangères. Les leçons seront également traduites dans d’autres langues.
« L’application sera encore plus réaliste », ajoute Leonov. « Beaucoup en parlent mais personne ne sait vraiment de quoi il s’agira. Si sur le tableau il est écrit »2+2« par exemple, votre smartphone pourra visualiser le calcul et vous donner la réponse. Ou encore, si vous arrivez devant un bâtiment et ne savez pas comment entrer, il suffira qu’il y ait une enseigne sur l’immeuble pour que vous puissiez consulter votre smartphone et recevoir toutes les informations ».
Notons que durant ses deux années d’existence, NextStep Entertainment a aussi lancé un autre projet à succès consacré à « la fin du monde », avec l’application LastPost pour Apple. La société souhaite désormais créer un service mondial pour les propriétaires d’animaux domestiques, mais aussi un projet de divertissement qui sortira sur le marché dans un mois et dont les détails sont cachés avec précaution.
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