Selon le professeur Boris Gavriliouk, la Russie possède peut-être maintenant les préparations anti brûlures les plus efficaces au monde. Crédit : Itar-Tass
On appelle communément cette technologie la « peau artificielle ». Cette matière est utilisée dans le monde entier pour soigner les grands brûlés. À cet égard, il y a peu de gens qui savent que les pionniers de sa création ont été des scientifiques de la ville Pouchtchino, située en banlieue de Moscou. C’est dans le laboratoire de croissance de cellules et de tissus de l’Institut de biophysique théorique et expérimentale de l’Académie des sciences de Russie que les premiers modèles d’une « peau artificielle » remplissant parfaitement les fonctions de l’épiderme détruit ont vu le jour dans les années 80.
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Pendant trente ans, on a mis au point à Pouchtchino, avec l’utilisation de technologies cellulaires, des dizaines de préparations anti brûlures sous forme de pellicule et de gel pour les lésions superficielles, pour la cosmétologie médicale et pour la régénération. L’une des toutes dernières innovations de gel à base de technologie cellulaire a été utilisée pour soigner le danseur étoile du Théâtre du Bolchoï Sergueï Filine qui a été aspergé d’acide au visage en janvier de cette année.
La préparation a été appliquée dans les premières 24 heures. « Le processus de régénération des tissus atteints a été immédiatement mis en marche. Le résultat a même stupéfait quelques médecins qui déclaraient au départ que le patient devrait subir de lourdes opérations de chirurgie esthétique et que cela ne garantirait pourtant pas qu’il conserve son aspect original, raconte le professeur Boris Gavriliouk, directeur du laboratoire de croissance de cellules et de tissus de l’Institut de biophysique théorique et expérimentale RAN (Académie russe des Sciences, ndlr) et membre de l’Union internationale de lutte contre les pathologies liées aux brûlures. Cependant, sans la moindre opération et à l’aide de nos préparations, déjà en l’espace de cinq jours, il ne restait presque pas de trace des brûlures subies. Le patient avait une peau lisse, sans balafres ni cicatrices. »
De l’aveu du professeur, la Russie possède peut-être maintenant les préparations anti brûlures les plus efficaces au monde.
Boris Gavriliouk se souvient que la question de savoir comment aider les patients atteints de graves brûlures avait été posée aux scientifiques soviétiques juste après la tragédie de Tchernobyl. Il fallait comprendre si l’on pouvait créer une « peau artificielle » pour venir en aide à un nombre gigantesque de personnes souffrant de brûlures sous l’effet de rayons ultra-violets et gamma au vu de la menace des catastrophes nucléaires.
Il a donc été nécessaire de mettre au point de tels matériaux qui correspondraient à la même propriété que la couche superficielle de la peau et posséderaient la capacité de régénérer les couches touchées en profondeur. Des années d’expériences ont conduit au résultat de la découverte d’un colloïde biologique ainsi nommé auquel on a réussi à unir les propriétés curatives des matériaux synthétiques et les propriétés biologiques de polymères naturels.
« Jusqu’alors, pour soigner les diverses formes de lésions cutanées on utilisait principalement des pansements, raconte le professeur Gavriliouk. Ils possèdent de bonnes propriétés techniques, ils protègent les blessures de l’environnement extérieur et contribuent plus ou moins à la cicatrisation. Il leur manquait néanmoins le principal, à savoir la capacité de réguler le processus de cicatrisation de la blessure. Nous avons donc créé un système qui permet de contrôler ce processus en garantissant une régénération complète en vue d’une reconstruction normale et en reconstituant les tissus. L’effet s’est révélé bien supérieur. »
En d’autres termes, les composants de ce colloïde-gel contiennent des substances d’une ténacité nécessaire qui stimulent le mouvement des cellules dans la direction requise ; c’est ainsi que l’on met en marche le processus de régénération.
Selon les estimations les plus modestes, le nombre de patients souffrant de brûlures à des degrés divers de gravité se situe autour des 700.000 personnes par an. Et on ne parle pas du plus d’un million de patients touchés par différentes formes d’affections cutanées tropicales ou d’engelures.
« Les préparations de ce type ouvrent de nouvelles possibilités à la médecine contemporaine », déclare Genrikh Ivanitski, directeur de l’Institut de biophysique théorique et expérimentale RAN, membre et correspondant du RAN.
Cet article a été raccourci. Trouvez l'original sur le site de Itogui.
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