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Depuis les tribunes de la course de Formule 1 à Sotchi le 12 octobre, les fans découvriront une vue sur un grand espace ouvert et un mince ruban d’asphalte serpentant entre les merveilles architecturales du parc olympique. Derrière le volant, à deux cent kilomètres à l’heure, la vue est pourtant très différente.
Pour un pilote de F1, la piste ressemble à un tunnel sinueux de murs en béton dans lequel chaque erreur pourrait mener à la catastrophe.
La piste compacte suscite beaucoup d’enthousiasme
À la fin septembre, la première course a eu lieu à l’Autodrome de Sotchi où le championnat national de Russie a pris la piste.Les enregistrements réalisés à bord montrent un environnement compact, presque claustrophobe, sans commune mesure avec la vue étendue depuis le parc olympique qui s’ouvrira aux spectateurs dès le mois prochain.
La piste est toute neuve, mais pour les pilotes, la course sera encore plus ardue. Une nouvelle piste signifie que l’asphalte est propre, sans la couche adhérente de caoutchouc formée par les courses régulières, comme l’a souligné le champion en titre Sébastian Vettel de l’équipe Red Bull après avoir été le premier pilote de F1 à tester la piste le mois dernier.
« L’adhérence sera très faible, car tout est neuf, le revêtement est parfaitement neuf », a-t-il déclaré. « Il est très lisse. Nous avons des tronçons à grande vitesse, le tronçon principal est très long. Cela devrait être une course amusante ».
Les plus hauts standards respectés
La piste - l’une des plus longues de la F1, avec ses 19 virages et 5 853 m – a facilement obtenu sa certification F1 et a été couverte d’éloges par le directeur de la course Charlie Whiting à la FIA, l’instance dirigeante du sport automobile. « Tout est dans un excellent état. Les standards les plus élevés ont été respectés, je suis très content », nous a déclaré ce dirigeant de longue date à l’Autodrome de Sotchi le mois dernier.
Les organisateurs se sont employés à former une petite armée de commissaires de piste, ces hommes et femmes courageux qui consacrent leur temps à assurer la sécurité des conducteurs, se mettant en danger, s’il le faut, pour secourir les pilotes dans les voitures accidentées.
Certains des commissaires qui travaillent à Sotchi viennent de l’autre principal circuit russe de niveau international Moscow Raceway, situé à proximité de la capitale. Ce succès s'explique partiellement par le fait que la piste est conçue sur la base de certains éléments des routes d’accès qui remontent à la construction du parc olympique – un héritage des projets olympiques.
Bien sur, les organisateurs de Sotchi sont confrontés à quelques défis, notamment le fait que la piste doive encore attirer d’autres compétitions internationales importantes outre la F1, ce qui laisse planer des doutes quant à la manière d’assurer son financement durant toute l’année.
Les organisateurs ont annoncé qu’au moins 65% des 55 000 billets disponibles ont été vendus à ce jour pour le premier week-end de la course qui comprend également les sessions d’entraînement du vendredi et les qualifications du samedi. Les prix atteignent 1 000 euros pour les packages VIP du week-end.
Plus de 1 000 bénévoles originaires de Sotchi et des environs, s’emploieront à faciliter l’expérience pour les fans – le modèle s’appuie sur le programme de volontaires des Jeux olympiques d’hiver de Sotchi qui a rencontré un franc succès.
Les organisateurs annoncent une course de nuit à venir
Si la F1 est souvent comparée à un cirque, alors le minuscule milliardaire britannique Bernie Ecclestone est son Monsieur Loyal. En presque quarante ans de régie du manège commercial de la discipline, il a survécu à des batailles de coulisses avec les équipes et aux démêlés avec la justice.
Après la course d’octobre, son avis pourrait être crucial pour les espoirs des organisateurs de Sotchi de passer au niveau supérieur. Le promoteur de la course Sergueï Vorobiov veut organiser une course de nuit - Ecclestone pense que les lumières des arènes olympiques pourraient offrir une toile de fond « fantastique » à la course – et de l’organiser en été pour que les spectateurs puissent combiner la course avec un séjour sur les plages de Sotchi.
Toutefois, tout cela reste loin dans le futur. Le calendrier de 2015 n’est pas prêt d’être finalisé et bien de choses seront déterminées par le niveau de succès de la course du mois prochain.
Pas de politique
Par le passé, la politique a pu parfois peser lourd sur la F1, notamment quand la course de Bahreïn de 2011 a été annulée sous la pression des protestations, mais la course russe semble, pour le moment, épargnée par les questions politiques plus larges autour du pays.
Malgré les rumeurs d’annulation de l’événement sportif russe majeur à cause des sanctions, les dirigeants du pays ne montrent aucun signe d’inquiétude concernant leurs projets ambitieux. Une relation en particulier pourrait y avoir eu une influence – Ecclestone se déclare être un admirateur du président russe Vladimir Poutine.
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