Une aide étrangère avant Sotchi : qui prépare les espoirs olympiques russes?

Crédit photo : RIA Novosti

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Après l'échec des Jeux Olympiques de Vancouver en 2010 où l'équipe russe n'a remporté que trois médailles d'argent, les fonctionnaires russes du sport ont décidé de renforcer le staff d'entraiîneurs des différentes disciplines. Avant les Jeux, des spécialistes étrangers ayant à leur actif de glorieuses victoires ont été mis à la tête de 6 équipes russes (sur 15 au total). On verra avec le temps si leur travail aura un impact sur le résultat final de l'équipe nationale, mais des succès locaux méritent déjà que l'on s'y attarde.

Sébastien Kross, France

Patinage de vitesse sur piste courte


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Le Français Sébastien Kross, 36 ans, a été mis à la tête de l'équipe russe de patinage de vitesse sur piste courte en mai 2012. Avant, cet ex vice-champion de France a déjà entraîné l'équipe nationale de son pays ainsi que l'équipe canadienne.

Ces équipes ont progressé de manière significative sous sa direction. Ainsi, par exemple, les Canadiens ont remporté deux médailles d'argent lors des Jeux Olympiques dans leur pays en 2010, même si avant leurs résultats étaient plutôt médiocres.  

A la tête de l'équipe de Russie, l'entraîneur a tout de suite commencé à mettre en œuvre ses idées. La vedette principale de l'équipe, le Coréen naturalisé Viktor Ahn a retrouvé la forme de ses meilleures années, Vladimir Grigoryev et Semen Elistratov ont gagné leurs premiers titres lors des étapes de la Coupe du monde.

Quant à l'équipe féminine, la situation est moins réjouissante. Le dernier grand succès du leader de l'équipe, Tatiana Borodoulina, remonte à 2005, mais Kross promet que les femmes également vont prétendre aux bonnes places dans le classement.

« Les derniers résultats de notre équipe prouvent que nous sommes capables de nous battre pour les meilleures places du classement sur chaque distance. Les Jeux Olympiques sont une compétition trop imprévisible et particulière. C'est pourquoi une médaille serait un bon résultat ».

Au total, 8 lots de médailles seront mis en jeu en patinage de vitesse sur piste courte à Sotchi. 

Thomas Lips, Suisse

L'équipe féminine russe de curling


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Thomas Lips est un financier professionnel. Pourtant, ce natif de Zurich a une autre passion, le curling. Depuis 1991, Lips cumule son travail à la banque avec la participation à l'équipe nationale suisse. A l'époque, cette équipe n'était qu'un collectif de passionnés jusqu'à ce que Lips se mette à sa tête.

Sous sa direction, l'équipe masculine a pour la première fois gagné la médaille d'argent au championnat d'Europe en 2009 et la médaille de bronze des Jeux Olympiques en 2010. La même année, l'équipe féminine, contre toute attente, a gagné le championnat du monde.  

En 2012, Lips reçoit l'invitation de la part de l'équipe nationale russe. Lors de la première année de son travail en Russie, il remporte la médaille d'or du championnat d'Europe et se sépare, avec scandale, de la capitaine de l'équipe, leader depuis plusieurs années, Ludmila Privikova.

« En écartant Privikova, je savais que l'opinion publique n'approuverait pas ma décision. Elle était la favorite du public et de la presse. C'est pourquoi j'ai demandé à toutes les joueuses principales si elles tenaient absolument à jouer avec Privikova aux Jeux Olympiques. Si oui, pas de problèmes, mais dans ce cas-là, ce serait à moi de partir. Et je partirais, sans dénigrer le curling russe. Mais les filles ont répondu: « Nous croyons en vous, faites comme bon vous semble ». La nouvelle composition de l'équipe a d'excellentes chances d'obtenir une médaille olympique. Nous sommes un collectif uni. J'ai appris aux filles à penser qu'il n'existait que les Jeux Olympiques, ceux qui ont lieu en ce moment. Et vous n'aurez pas d'autre chances ».

2 lots de médailles seront mis en jeu en curling. 

Pierre Lueders, Canada

Bobsleigh


Crédit photo : RIA Novosti

Multiple champion du monde, gagnant des Jeux Olympiques. Pierre Lueders a arrêté sa carrière en 2010, en rivalisant jusqu'au bout avec le leader de l'équipe russe Aleksandr Zoubkov. Maintenant, ils sont du même côté de la barricade et ils rêvent de gagner la première médaille d'or dans l'histoire du bobsleigh russe, par leurs efforts conjugués.

Le Canadien maîtrise toutes les subtilités du bobsleigh, aussi bien techniques que psychologiques. C'est justement le facteur psychologique qui était le problème principal de l'équipe de Russie.

Outre l'entraînement des stars du niveau de Zoubkov, Pierre travaille beaucoup avec les jeunes. Selon lui, la nouvelle génération de sportifs russes peut faire fureur aux Jeux Olympiques en Corée en 2018. Mais pour le moment l'entraîneur se consacre aux tâches moins grandioses.

« J'aimerais m'abstenir de pronostics concernant les médailles. L'essentiel est que nos équipes soient prêtes aux Jeux Olympiques et qu'elles fassent tout leur possible pour remporter des succès. Je ne veux pas arriver à la fin des Jeux Olympiques en pensant que nous n'avons pas donné le meilleur de nous-mêmes ».

3 lots de médailles seront mis en jeu en bobsleigh. 

Wolfgang Pichler, Allemagne

L'équipe féminine de biathlon


Crédit photo : DPA / Vostock-photo

L'ex-officier de douane Wolfgang Pichler est la personnalité la plus controversée de l'équipe nationale russe. Depuis 2 ans et demi que le spécialiste allemand est en Russie, il n'a pas su gagner la confiance des supporteurs. Cela n'est pas étonnant: sous la direction de Pichler, les biathlètes feminines russes n'ont gagné qu'une médaille de bronze aux championnats du monde.

Pourtant, cela n'a pas convaincu les dirigeants du biathlon en Russie de rompre le contrat avec Pichler. A la place, ses droits ont été restreints car depuis il partage ses responsabilités avec le spécialiste biélorusse Vladimir Korolkevitch.

Les Jeux Olympiques seront une épreuve principale pour Pichler. Lors de sa carrière, l'Allemand a déjà prouvé à plusieurs reprises qu'il savait préparer les athlètes pour des compétitions décisives. Aux Jeux Olympiques de Turin en 2006, la Suédoise Anna Carin Olofsson-Zidek qui a quitté la course de ski de fond pour le biathlon seulement 4 ans plus tôt, a gagné sous la direction de Pichler la médaille d'argent du sprint et la médaille d'or du départ en ligne.

Cela est devenu le meilleur résultat du biathlon suédois aux Jeux Olympiques depuis 1960.  

« Cette rétrogradation n'a pas froissé mon amour-propre. Ce qui est important pour moi, c'est de travailler sur le terrain, avec les athlètes. Je veux gagner des médailles à Sotchi, tout le reste m'est égal. J'espère que nous arriverons à être à la hauteur des attentes des supporteurs russes ».

5 lots de médailles seront mis en jeu en biathlon féminin. 

Walter Plaikner, Italie

Luge

Crédit photo : ITAR-TASS

Champion olympique en double, deux fois champion d'Europe, champion du monde de la luge, Walter Plaikner a réussi encore mieux en tant qu'entraîneur. Ainsi, Plaikner a entraîné le lugeur mondialement connu, Armin Zoeggeler.

Sous la direction de Plaikner, cet officier de la police italienne a remporté cinq médailles olympiques, dont deux médailles d'or. La désignation du nouvel entraîneur pour les lugeurs russes a été supervisée personnellement par le ministre des sports Vitali Moutko.

L'équipe avait besoin d'un entraîneur si expérimenté comme Plaikner, après l'échec au championnat du monde en 2013, où l'équipe n'a pas gagné une seule médaille. Walter a décidé de commencer la construction de l'équipe par la modernisation des luges.

Maintenant, elles sont équipées de la même façon  qu'au temps de gloire de Zoeggeler. Pourtant, selon Plaikner, pour reproduire le succès de son célèbre élève, il reste encore beaucoup de travail à faire. Les sceptiques sont persuadés qu'en sept mois le spécialiste ne pourra pas inculquer un état d'esprit de vainqueurs aux Russes.

D'autant plus que le leader de notre équipe, Albert Demtchenko, a 42 ans et ses meilleures années sont apparemment derrière lui. L'équipe féminine inspire encore moins d'espoir, au mieux, elle pourra faire partie des dix meilleures équipes.

« Je suis très optimiste quant à nos chances. Je suis sûr que les supporteurs à Sotchi vont si bien soutenir nos sportifs que ces derniers ne pourront pas décevoir ».

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